
A l’issue d’une journée de grève très suivie en Ile-de-France, la direction de la SNCF a proposé lors de négociations ce mercredi de doubler la prime JO. Une démonstration que le rapport de forces par la grève paye.
(...) Si le dialogue social n’a jamais permis de faire avancer cette enveloppe depuis 6 mois, la grève de ce mardi 21 mai suivie de façon importante par les cheminots a quant à elle eu un impact considérable. Ce mercredi se tenait en effet une table ronde prévue initialement fin avril, mais reportée au lendemain de la grève par la direction de la SNCF pour adapter son discours en fonction du taux de grévistes.
A l’issue de cette réunion, la direction a proposé une prime de 95€ brut par journée de service pendant les JO, soit jusqu’à 1900€ brut de prime sur 20 jours que durera la compétition. Un changement de ton très net, qui, pour Anasse Kazib, syndicaliste chez SUD-Rail Paris Nord, rappelle clairement que « la force des travailleurs c’est la grève ». « Il ne faut pas se mentir, nous n’aurions pas eu un centime de plus sans la grève massive d’hier en région parisienne détaille le cheminot, qui rappelle que les taux de grévistes ont parfois dépassé les 95% chez les conducteurs. De quoi effrayer la direction de la SNCF, mais aussi le gouvernement et le Comité olympique, qui surveillent comme le lait sur le feu les secteurs de la classe ouvrière qui pourraient perturber les Jeux à Paris.
Une grève pour redonner confiance aux cheminots et au monde du travail (...)
Après la démonstration des cheminots, il faut construire une riposte
Une démonstration d’autant plus importante que le contexte reste marquée par les offensive contre les travailleurs, et notamment les cheminots, avec des menaces du gouvernement et de la droite après la signature de l’accord fin de carrière et le vote de la loi pour restreindre le droit de grève dans les transports au Sénat. Ce mercredi encore au micro de BFM, le chef de fil des Républicains Eric Ciotti affirmait vouloir déposer un projet de loi de privatisation de la SNCF. (...)
Les organisations syndicales ont jusqu’au 4 juin pour consulter les cheminots et se positionner pour signer ou non l’accord JO proposé par la SNCF durant cette table ronde. Si celui-ci propose des avancées, il ne répond pas encore à toutes les revendications des syndicats. En attendant la signature de cet accord, les organisations syndicales appellent les cheminots à une manifestation le 28 mai prochain pour dénoncer l’ouverture à la concurrence et le plan social déguisé chez Fret SNCF.