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Basta !
Sans changer de modèle agricole, planter des haies restera peu efficace
#agriculture #haies
Article mis en ligne le 2 mars 2024
dernière modification le 28 février 2024

Donner une valeur économique aux haies pour les préserver, c’est le choix fait par des collectivités. D’autres financent des compensations de haies détruites, relate le média Splann !. La dimension collective est déterminante pour l’entretien.

De moins en moins de paysans. Des fermes de plus en plus grandes. De plus en plus de haies détruites. La disparition des petites fermes entraîne un changement majeur des paysages. « Pour sauver les haies, il faut agir à la source et rendre attractifs des modèles agricoles compatibles avec des arbres, c’est-à-dire l’élevage d’animaux pâturants, a fortiori bio », avance la sociologue Catherine Darrot qui a mené une enquête démontrant que ces modèles favorisent clairement la plantation de haies et leur entretien.

La tendance, pourtant, est à l’inverse avec des installations agricoles qui ne compensent pas les départs, notamment dans le secteur de l’élevage (...)

Mais tout cela ne suffit pas à compenser les nombreux départs à la retraite, et donc l’agrandissement des fermes. Celui-ci est notamment favorisé par la Politique agricole commune (Pac), dont les aides restent majoritairement conditionnées à la surface dont les agriculteurs disposent. Et certains outils régionaux pourraient également avoir un effet indésirable sur le bocage. Par exemple, pour favoriser les installations, la Région facilite l’échange des parcelles. Or la restructuration parcellaire peut entraîner un risque d’arrachage de linéaires bocagers. (...)

Préserver en donnant une valeur économique aux haies ?

Redonner une valeur économique au bois du bocage. Le Trégor, en Bretagne Nord, est pionnier en la matière, grâce à la création de la Bocagénèse à Plouaret en 2013, près de Lannion dans les Côtes-d’Armor. Le principe ? Des chaufferies communales raccordées à des bâtiments publics sont alimentées en bois issu du bocage local. (...)

L’exemple de Plouaret a fait des émules en Bretagne, et le développement de la filière bois-énergie est l’un des axes de travail des techniciens bocage. « Le territoire de Lannion est un précurseur à l’échelle de la Bretagne, peut-être même de la France, explique Aline Dangin, présidente de l’Association des techniciens de bassins versants bretons (ATBVB). Le modèle est reproductible, mais ça n’en a pas pris le chemin. » (...)

« Donner une valeur économique aux haies est le seul moyen de les préserver et d’augmenter le linéaire », pense Catherine Moret de l’Association française arbres champêtres et agroforesteries (Afac-agroforesteries). C’est aussi l’avis des chambres d’agriculture de Bretagne qui évoquent, entre autres solutions, « une juste rémunération via une meilleure valorisation économique du bois ». Mais Catherine Moret met en garde : « Il faut définir un cadre de façon à éviter l’accaparement de la ressource. » (...)

Valoriser le bocage pour le bois de construction (...)

Manque de moyens pour préserver l’existant (...)

Subventionner des compensations de haies détruites (...)

Accompagner ceux qui détruisent (...)

Chantiers collectifs (...)

La dimension collective revêt une importance cruciale, car le dépérissement du bocage vient aussi de l’individualisation croissante de la vie et du travail dans les campagnes. (...)

Dialoguer

Il peut être difficile d’entamer le dialogue avec certains agriculteurs très réticents à l’idée d’implanter des haies. L’investissement des élus locaux, qui viennent faire de la diplomatie dans la cour des fermes, peut faire la différence et faciliter le travail des techniciens. (...)