
Alors que le salon du Bourget prend fin ce dimanche 22 juin, plusieurs milliers de personnes se sont mobilisées ce samedi à Bobigny, en Seine-Saint-Denis, au nord de Paris, pour dénoncer « l’économie de guerre » et l’importance accordée aux industriels de l’armement.
Le rendez-vous international de l’aéronautique et de l’espace ferme ses portes dimanche soir. Déjà non sans avoir échappé à une polémique, en début de semaine, concernant la présence d’industriels de l’armement israéliens. Leurs stands ont été fermés lundi sur décision des autorités françaises, car ils présentaient des armes offensives, ce que Paris avait interdit. Et le collectif d’associations Guerre à la guerre, qui organise ce samedi une manifestation contre « l’économie de guerre » et la mise à l’honneur des industries de l’armement au salon du Bourget, compte bien faire du bruit autour de cet évènement lui aussi. (...)
« On va refuser de mettre des fonds là où il y en a besoin et privilégier l’achat d’armes »
Plus généralement, c’est toute l’économie de guerre qui est dénoncée lors de cette manifestation. Notamment l’augmentation en France des dépenses militaires et la volonté de reconfiguration de l’économie en ce sens. Au détriment de l’intérêt général, estime Dyala : « On va refuser de mettre des fonds là où il y en a besoin, dans l’éducation nationale, notamment dans la santé publique, s’agace la manifestante. Et on va privilégier l’achat d’armes pour aller tuer d’autres personnes. »
Des arguments qui trouvent un écho dans le département de Seine-Saint-Denis où « c’est très compliqué », souligne Lina, une habitante d’Aulnay-sous-Bois, à quelques kilomètres de Bobigny. (...)
« cette manifestation. C’est toutes les luttes qui convergent en fait » , explique-t-elle.
Lina espère que les images de la Seine-Saint-Denis mobilisée seront vues par les habitants de Gaza et l’ensemble des Palestiniens.
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– (Contre-Attaque)
Plus de 4000 personnes en manifestation et en actions contre le salon du Bourget, le commerce de la mort et en soutien à la Palestine
Communiqué commun des composantes de la coalition Guerre à la guerre et de l’inter-orga Stop Bourget
« Leurs armes, leurs profits, nos mort·e·s ! » Ce samedi 21 juin, une manifestation qui a déambulé dans les rues de Drancy et de Bobigny s’est opposée à l’impunité assassine de l’un des plus grands salons d’armement au monde.
Plus de 4000 personnes de tous horizons ont répondu à l’appel de la coalition Guerre à la guerre et de la dynamique « STOP Bourget » réunissant collectifs de soutien à la Palestine, organisations syndicales, politiques, associations citoyennes, groupes décoloniaux, féministes et écologistes. Tous et toutes ont clamé leur indignation quant à la tenue du Salon du Bourget avec force, fumigènes, slogans et prises de paroles déterminées. Les manifestant·e·s ont dénoncé la présence au Bourget des multinationales et États acteurs ou complices du génocide à Gaza, les guerres toujours plus nombreuses et meurtrières pour des servir des intérêts coloniaux et extractivistes, la répression toujours plus violente des exilé·e·s, des femmes et minorités de genre, des musulman·e·s et des luttes sociales. Cette mobilisation marque le refus de l’impérialisme et l’opposition à une militarisation qui s’effectue sur le dos des travailleur·euse·s. Sous le bruit des avions de guerre en démonstration au salon tout proche, notre cortège a reçu partout sur son passage le soutien des habitant·e·s de Bobigny, de Drancy et du Bourget.
Ce matin, la préfecture avait pourtant tenté une attaque inédite de la Bourse du Travail de Bobigny avec une centaine d’agents qui se sont introduits sur l’esplanade du bâtiment. Les militant·e·s regroupé·e·s pour des ateliers ont protesté contre l’entrée des CRS dans un lieu symbolisant les luttes… Ils ont réussi à les empêcher d’entrer.
Les forces de l’ordre ont néanmoins procédé à plusieurs interpellations et emmené une personne en garde à vue. Elles se sont ensuite attelées à percer un par un les ballons de baudruche aux couleurs de la Palestine et à embarquer toutes les banderoles qu’elles pouvaient trouver. Ces ballons et banderoles étaient destinés à constituer un cortège flottant au dessus de la manifestation afin de protester contre l’occupation du ciel par le salon du Bourget. À chaque édition, le ciel de Seine-Saint-Denis est en effet accaparé par les démonstrations de vols d’avions destinés à larguer des bombes sur des civils et expulser les exilé·e·s. Et comme nous l’avons bien entendu aujourd’hui, ces vols infligent une violence sonore et visuelle aux habitant·e·s du 93. Malgré cette tentative d’intimidation musclée, emblématique de la répression croissante des mouvements sociaux, des milliers de personnes n’ont pas manqué d’affluer au meeting de départ de la manifestation place de la Libération.
En résonance avec cette manifestation, nous avons pu constater que différents collectifs ont mené des actions de perturbations du salon et de visibilisation de ses acteurs.
Nous avons appris par voie de communiqué qu’un groupe d’Extinction Rebellion s’est introduit dans le Bourget et a dénoncé « l’industrie de la mort » par un « die-in » symbolisant les morts du génocide en cours en plein milieu des stands extérieurs. Ce matin, le CAMM (Collectif Anti Marchands de Morts) a quant à lui, repeint la façade du groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (GIFAS). Ce lobby, qui est aussi l’organisateur du salon, a été recouvert de « la seule couleur qu’ils méritent : rouge sang » et d’un tag « Marchands de morts ». Plus tard dans la journée, c’est cette fois à la gare du Bourget que le rouge sang s’est répandu, une vingtaine d’activistes le déversant sur le chemin emprunté par les visiteuses et visiteurs du salon, et recouvrant les panneaux menant au salon de nombreux tags. L’action a été revendiquée par le collectif de lutte et d’autodéfense antiraciste Tapages. À quelques kilomètres de la manifestation, 123 ballons de baudruche se sont envolés dans le ciel du Bourget, en hommage aux 80 victimes palestiniennes tuées par les frappes du 21 juin et aux 43 tué·e·s dans les frappes de la veille.
Après une fin de manifestation à quelques centaines de mètres du salon du Bourget pendant laquelle les policiers ont procédé à de nouvelles interpellations (11 en tout aujourd’hui), des centaines de personnes sont de nouveau rassemblées pour la suite du week-end de mobilisation. Nous nous retrouvons ce soir pour un concert contre les marchands de mort devant la Bourse du Travail de Bobigny. Ce dimanche, le village anti-guerre continue avec de nombreux débats visant à réactiver l’héritage anti-militariste des luttes ouvrières, anticoloniales, féministes et écologistes et à ouvrir de nouveaux fronts. Nous nous rassemblerons toujours plus nombreux·ses devant les autres salons de la mort. Nous entraverons les industries complices du génocide en Palestine ! Et nous soutiendrons la résistance des peuples en lutte contre l’impérialisme et la colonisation !
Des rassemblements seront probablement appelés en soutien aux camarades arrêté·e·s. Restez informé·es sur les RS de la coalition Guerre à la Guerre !