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Mediapart
Sainte-Soline : un an après, sept nouvelles condamnations à l’égard de manifestants
#sainteSoline #megabassines #eau #lessoulevementsdelaterre #repression
Article mis en ligne le 30 mars 2024
dernière modification le 29 mars 2024

Des peines allant d’amendes jusqu’à neuf mois de prison avec sursis ont été prononcées jeudi 28 mars par le tribunal correctionnel de Niort contre sept personnes reconnues coupables d’infractions lors des événements de Sainte-Soline en mars 2023.

(...) Ces sept hommes, aux parcours distincts, âgés de 23 à 53 ans et résidant aux quatre coins de la France, ont écopé de deux à neuf mois de prison avec sursis ou d’une amende, assortis la plupart du temps d’une interdiction de revenir dans les Deux-Sèvres pendant deux à trois ans.

Trois d’entre eux étaient sous le coup d’une procédure engagée à leur égard par le parquet de Niort à la suite de leur interpellation en marge de la manifestation de Sainte-Soline. Au volant de sa voiture, Noé H. avait refusé de s’arrêter aux trois postes de contrôle installés hâtivement par les militaires sur la départementale alors que c’était le chemin emprunté par les manifestant·es pour quitter le rassemblement, parfois blessé·es, souvent hagard·es, à l’issue d’une journée marquée par la violence du dispositif de maintien de l’ordre et par des affrontements entre black blocks et gendarmes. Gilles O., lui, s’était fait arrêter pour détention de « pochons d’ecstasy ». Quant à Aurélien L., il transportait une « hache, un bidon d’essence, des feux d’artifice et des boules de pétanque » dans le coffre de son véhicule alors qu’un arrêté préfectoral en interdisait le transport et la détention.

Trois autres militants avaient fait l’objet d’une enquête menée par la section de recherche de Poitiers qui avait notamment eu recours à des outils controversés tels que la reconnaissance faciale. Il était ainsi reproché à Guilhem P., charpentier, d’être allé, le jour de la manifestation, « au contact » des forces de l’ordre qui s’étaient déployées au pied de l’important dôme de terre, le chantier de la mégabassine de Sainte-Soline, et de les avoir visées par des « jets de pierre » et de son « pointeur laser », un instrument en vente libre mais qui dans certaines conditions peut provoquer des lésions oculaires. Quant à Stéfan L., les enquêteurs et le parquet de Niort ont estimé que des images le montrant avec « une bouteille de verre dans la poche » et en train de brandir deux doigts d’honneur à l’intention des militaires valaient preuves de culpabilité.

Dans le même temps, les enquêtes qui concernent les civils, blessés lors de ces événements, s’éternisent. (...)

Aucun gendarme, qu’il soit tireur ou responsable du dispositif, n’a été mis pour l’heure en cause par la justice.