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Sa coprésidente accusée de violences sexuelles, la Ciivise peut-elle encore dire “On vous croit, on vous protège” ?
#CIVISE
Article mis en ligne le 9 février 2024
dernière modification le 7 février 2024

La coprésidente de la Ciivise, Caroline Rey-Salmon, est accusée de violences sexuelles. Son coprésident la défend, sans un mot pour la jeune plaignante. La Commission pourra difficilement s’en remettre.

En décembre dernier, on se demandait comment la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise) pourrait se relever de la démission de la moitié de son collège d’experts, après l’éviction sans justification de son emblématique coprésident, le juge Édouard Durand. On se demande aujourd’hui comment cette Commission, dont l’acte II a commencé cette semaine, pourra se relever des accusations de violences sexuelles à l’encontre de sa nouvelle coprésidente, la pédiatre et légiste Caroline Rey-Salmon. (...)

Une enquête de France Info, publiée mardi 6 février, révèle en effet la plainte déposée par une jeune femme de 25 ans à l’encontre de la pédiatre après un examen gynécologique subi il y a près de quatre ans. La méthode utilisée par Caroline Rey-Salmon, selon les dires de la jeune femme et des publications écrites par la pédiatre elle-même, est largement contestable, et d’ailleurs contestée par d’autres experts judiciaires interrogés par France Info. Selon Le Parisien, Caroline Rey-Salmon a décidé aujourd’hui de se mettre en retrait de ses fonctions « pour un temps », afin de « préserver » la Commission. (...)

La devise, si forte, de la première mouture de la Ciivise, « On vous croit, on vous protège », a volé en éclats. Emportant avec elle une confiance déjà bien entamée. (...)

On mesure d’autant plus l’immensité du gâchis en lisant les mots d’Édouard Durand, qui n’est pas resté si silencieux que Boueilh le laisse croire. Le juge publie, le 8 février, un très court essai chez Gallimard. Trente pages d’une démonstration implacable sur un système de violences sexuelles dont les enfants sont victimes. Trente pages d’une intelligibilité rarement atteinte sur le sujet. Trente pages qui laissent surtout un goût amer et un sentiment de colère face à cette mort lente, mais certaine, de la Ciivise. En attendant, cent soixante mille enfants sont toujours victimes, chaque année, de violences sexuelles, et seuls 3 % des agresseurs sont condamnés.