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Royaume-Uni : les migrants arrivés illégalement se verront refuser la naturalisation
#RoyaumeUni #Manche #migrants #immigration
Article mis en ligne le 15 février 2025
dernière modification le 13 février 2025

De nouvelles instructions du gouvernement travailliste, envoyées aux services chargés d’examiner les demandes de naturalisation, prévoient que les migrants et demandeurs d’asile arrivés illégalement au Royaume-Uni se verront "en principe" refuser l’obtention de la nationalité britannique. Une mesure vivement critiquée par les associations mais aussi dans le camp du Premier ministre.

Publiées lundi 10 janvier et adressées aux services chargés d’examiner les demandes de naturalisation, elles prévoient que le dossier d’une personne entrée au Royaume-Uni de façon irrégulière, notamment en traversant la Manche, soit d’une manière générale rejeté, quel que soit le temps passé dans le pays.

Les demandes de naturalisation continueront toutefois à faire l’objet d’un examen au cas par cas.

Le ministère de l’Intérieur britannique a précisé mercredi qu’il existait déjà auparavant "des règles pour empêcher ceux qui arrivent illégalement d’acquérir la nationalité".

"Dommageables pour l’intégration" (...)

Le gouvernement de Keir Starmer reprend ainsi en partie un projet de son prédécesseur conservateur Rishi Sunak, qui avait fait de la lutte contre l’immigration irrégulière sa priorité.

Cette nouvelle mesure est vivement critiquée, y compris dans le camp du Premier ministre. "Si nous accordons le statut de réfugié à quelqu’un, il n’est pas juste de lui refuser ensuite la possibilité de devenir un citoyen britannique", a dénoncé la députée travailliste Stella Creasy sur le réseau social X. (...)

L’ONG Free Movement, spécialisée dans la politique migratoire et d’asile, a estimé que ces changements étaient susceptibles d’"empêcher un grand nombre de réfugiés d’être naturalisés" et qu’ils étaient "dommageables pour l’intégration".

Mais les autorités travaillistes sont sous pression sur le sujet de l’immigration, face à la montée dans les sondages du parti anti-immigration Reform UK de Nigel Farage, qui a fait une percée lors des législatives de juillet en remportant cinq sièges au Parlement.

Lutte contre les passeurs

Depuis son arrivée au pouvoir l’été dernier, Keir Starmer multiplie les annonces contre l’immigration irrégulière et particulièrement sur la lutte contre les trafiquants.

Le nouveau projet de loi "sécurité, asile et immigration", dont certaines mesures avaient été dévoilées début janvier, est en cours d’examen depuis lundi 10 février par les élus britanniques. Il prévoit notamment de s’attaquer financièrement aux réseaux de passeurs : il s’agira, comme pour les sanctions internationales, de geler les avoirs des passeurs et des fabricants de "small boats" qui collaboreraient avec les trafiquants. (...)

Toutefois cette mesure risque de n’avoir que très peu d’effet sur les organisations mafieuses : la majorité d’entre eux utilisent un réseau informel basé sur de l’argent liquide.

Dans le lot des mesures, outre l’aspect financier, il y a également des blocages de comptes sur les réseaux sociaux.

Surtout, le pouvoir des forces de l’ordre est élargi : elles pourront procéder à la saisie des appareils électroniques des migrants à la frontière afin de pouvoir recueillir des informations sur les passeurs. Plus que cela, elles pourront également interpeller toute personne soupçonnée de posséder ou de partager en ligne des informations dans le but d’organiser des traversées de la Manche, et un nouveau délit - sanctionné d’une peine d’emprisonnement maximale de cinq ans - sera créé.

Début novembre, Keir Starmer avait aussi annoncé la création d’un fonds de 90 millions d’euros consacré à la lutte contre les trafiquants opérant dans la Manche. L’argent doit notamment servir à financer des équipements de surveillance de haute technologie et 100 enquêteurs spécialisés contre les réseaux de passeurs.

Londres a également signé des partenariats avec plusieurs pays - dont l’Irak, la Serbie, le Kosovo et la Macédoine du Nord - destinés à "accroître le partage de renseignements et à intercepter les gangs criminels de passeurs". (...)