
Le controversé projet de loi du gouvernement britannique, visant à délocaliser le système des demandes d’asile au Rwanda, a été approuvé par la Chambre des Communes mercredi 17 janvier, malgré les velléités d’une partie de la majorité conservatrice de durcir davantage le texte. Le texte doit désormais passer devant la Chambre des Lords.
Rishi Sunak obtient une nouvelle fois le feu vert des députés
(...) Le texte doit désormais passer devant la Chambre des Lords et être approuvé par les membres non élus, qui pourraient toutefois encore l’amender. (...)
Le nouveau texte voté mercredi soir est destiné à répondre aux objections de la Cour suprême britannique, qui a bloqué en novembre une précédente version jugée illégale, notamment par crainte pour la sécurité des demandeurs d’asile envoyés au Rwanda.
Selon ce projet, ces derniers verraient leur dossier examiné au Rwanda, et ne pourraient obtenir l’asile que dans le pays africain. Ils ne pourraient donc ensuite revenir en aucun cas au Royaume-Uni, qu’importe d’où ils viennent.
Dès sa prise de pouvoir en octobre 2022, Rishi Sunak a fait de l’immigration irrégulière sa priorité, et ce projet de loi controversé son cheval de bataille. (...)
240 millions de livres reçus par le Rwanda pour préparer l’arrivée des migrants
Pour tenter de sauver son texte, fortement critiqué par les associations humanitaires et les instances de défense de droit de l’Homme, le gouvernement britannique a signé un nouveau traité avec le Rwanda en décembre dernier, qui définit le pays comme sûr pour y envoyer des migrants. Il propose également de ne pas appliquer certaines dispositions de la loi britannique sur les droits humains en ce qui concerne les expulsions, afin de limiter les possibles recours en justice. (...)
À l’heure actuelle, le Rwanda a déjà reçu près de 240 millions de livres de la part du Royaume-Uni, pour couvrir, d’après les autorités britanniques, les coûts de l’installation des migrants.
Néanmoins, en plus de la Cour suprême britannique, l’agence des Nations unies aux réfugiés (HCR) a également estimé que la dernière version du projet de loi n’est toujours "pas compatible" avec le droit international. Le HCR accuse notamment le Royaume-Uni de violer l’esprit de la Convention de Genève, relative au statut de réfugié, en "déplaçant le fardeau", alors que la plupart des réfugiés sont hébergés dans les pays en développement.