
Au Royaume-Uni, des milliers de victimes d’esclavage moderne se retrouvent privées d’aide à cause des politiques d’immigration strictes mises en œuvre sous le précédent gouvernement conservateur.
(...) Les nouvelles législations anti-immigration entrées en vigueur en 2023, sous le gouvernement conservateur précédent, ont vidé une loi sur l’esclavage moderne de 2015 de sa substance. Cette dernière obligeait les grandes entreprises à s’attaquer au travail forcé au sein de leurs chaînes d’approvisionnement et à améliorer la protection des victimes.
Reuters a interviewé des représentants du gouvernement, des agents des forces de l’ordre, des juges et des bénévoles. Tous expliquent que les politiques migratoires constituent un piège pour des milliers de personnes exploitées. De nombreuses victimes se voient ainsi refuser de l’aide ou ne vont pas porter plainte par peur d’être expulsées. (...)
Avec l’introduction d’exigences de preuves plus strictes en 2023, 45 % des demandes de reconnaissance d’une situation d’exploitation ont été rejetées en 2023, et 46 % au cours des neuf premiers mois de 2024, contre seulement 11 % en 2022, selon les données officielles. (...)
"Lorsque la loi sur l’esclavage moderne a été adoptée en 2015, le Royaume-Uni était un précurseur. Ce n’est plus le cas", explique le rapport, exhortant le gouvernement à modifier sa politique migratoire.
Très critique des réformes de 2023 lorsque le parti était encore dans l’opposition, les Travaillistes, qui ont pris le pouvoir en juillet dernier, ne sont pas encore revenus sur ces lois.
Le Premier ministre Keir Starmer a récemment confirmé le maintien de l’interdiction pour les demandeurs d’asile de revendiquer des protections prévues pour les victimes d’esclavage moderne.
Les Travaillistes avaient pourtant fait valoir que cette règle pouvait porter préjudice aux femmes victimes de la traite d’êtres humains. (...)