
L’immigration est l’un des principaux thèmes de campagne en vue des élections générales du 4 juillet, qui pourraient voir les travaillistes revenir au pouvoir au détriment du gouvernement conservateur de Rishi Sunak. Que proposent les différents partis britanniques ? Tour d’horizon.
À l’approche des élections générales prévues le 4 juillet prochain au Royaume-Uni, les questions liées à l’immigration, au secteur de la santé et à l’économie dominent la campagne électorale britannique.
Pour les conservateurs au pouvoir, ces sujets sont d’ailleurs, entre eux, intimement liés : le nombre croissant de migrants pèserait sur le système de protection sociale et sur l’économie du Royaume-Uni, qui vient à peine de sortir de la récession.
À l’inverse, les partisans d’une immigration forte estiment qu’elle permettrait de relancer l’économie et de faire face aux défis d’une population britannique vieillissante. D’autant que nombre de travailleurs immigrés sont actifs dans les secteurs de la santé et des services d’aide à la personne, deux domaines qui peinent à recruter. (...)
Les promesses des travaillistes
Keir Starmer s’est, lui, concentré sur la lutte contre le trafic d’êtres humains. "Nous devons démanteler les gangs qui se livrent à ce commerce infâme, qui gagnent énormément d’argent et qui embarquent les personnes les plus vulnérables sur les bateaux qui traversent la Manche", a-t-il déclaré, ajoutant que depuis le début de l’année, le Royaume-Uni a enregistré un "nombre record" d’arrivées.
A contrario de Rishi Sunak, Keir Starmer a promis que Londres ne se retirerait pas des accords et traités internationaux tels que la Convention européenne des droits de l’Homme si son parti l’emportait en juillet. (...)
Mais la barre à gauche s’arrête là. À l’instar des conservateurs, le chef de file des travaillistes britanniques Keir Starmer s’est engagé à faire baisser l’immigration, s’il venait à être élu Premier ministre. (...)
Le Labour souhaite par exemple que les Britanniques soient formés aux métiers en tension, plutôt que de recourir à une main d’œuvre étrangère via des visas de travail.
Au centre, les libéraux- démocrates
Le parti des Libéraux démocrates lequel, selon un récent sondage, pourrait remporter plus de sièges que les conservateurs, veut lui aussi réformer le système d’immigration du pays.
Les "Lib dems" qualifient les politiques actuelles de "préjudiciables", soulignant que "les nouvelles règles signifient que les employeurs britanniques ne peuvent pas recruter les personnes dont ils ont besoin et que des familles sont séparées par des exigences injustes et complexes en matière de visa".
Les Libéraux dénoncent notamment le grand nombre de demandes d’asile toujours en attente de traitement. Le ministère de l’Intérieur ne serait pas "à la hauteur".
Les "Lib dems" entendent changer les choses : l’attribution des visas de travail, des étudiants étrangers et de l’asile serait transférée du ministère de l’Intérieur à d’autres départements, et une nouvelle unité indépendante serait créée pour traiter les demandes "rapidement et correctement", selon le site internet du parti.
La loi sur l’immigration serait supprimée et des itinéraires de migration sûrs et légaux pour limiter les traversées dangereuses de la Manche proposés.
Les Libéraux démocrates lèveraient également l’interdiction de travailler pour les demandeurs d’asile, "ce qui leur permettrait de subvenir à leurs besoins, de s’intégrer dans leurs communautés et de contribuer à l’impôt". (...)
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Les propositions pro-migration des écologistes
Enfin, le parti des Verts, qui ne détient actuellement qu’un seul siège au Parlement, veut un système dans lequel "tous les migrants sont traités comme des citoyens (britanniques) en devenir" et qui, par conséquent "les soutienne et les encourage à s’enraciner dans leur nouveau pays".
Les Verts affirment aussi vouloir relancer le regroupement familial et "démanteler" le ministère de l’Intérieur.
Les Verts s’engagent enfin à "cesser de mettre des gens en prison en raison de leur statut d’immigré".