Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Club de Mediapart/Paul Devin, président de l’Institut de Recherches de la FSU
Retour des vieilles rengaines réactionnaires
#educationNationale #enseignants #inegalites #ecolepublique #ecoleprivee
Article mis en ligne le 13 octobre 2024

Alexandre Portier, ministre délégué à la réussite scolaire et à l’enseignement professionnel, étale dans la presse son « plan de bataille » pour l’école : démagogique et réactionnaire !

(...) « le niveau des élèves baisse parce que celui des enseignants baisse ». Mais au-delà de ce constat, la logique aurait voulu qu’il défende les investissements budgétaires qui seraient nécessaires pour augmenter et améliorer la formation initiale et continue des enseignantes et des enseignants… Sur cela, pas un mot !

Autorité, excellence, uniforme
C’est ailleurs qu’Alexandre Portier veut engager sa bataille : autorité, excellence, uniforme (2).
Pour ce qui est de l’autorité, la droite ultra conservatrice et l’extrême droite l’affirment depuis longtemps comme un slogan porteur de miracle : il faut restaurer l’autorité. Mais c’est quoi restaurer l’autorité ? (...)

Pour ce qui est de l’excellence, nous ne devrions pas avoir d’inquiétudes pour les meilleurs de nos élèves : Pisa confirme leur excellent niveau. La question, c’est plutôt les autres pour qui l’enjeu n’est pas tant de proclamer une ambition d’excellence que de définir les modalités pour y parvenir. Reste alors à se mettre d’accord sur ce qu’est l’excellence scolaire … (...)

Reste l’uniforme. Le totem n’a pas encore fait la preuve de ses fonctions magiques… Il a par contre montré ses limites : pas grand monde n’en veut et on imagine mal que le ministère vienne contraindre la communauté éducative et les collectivités territoriales à une dépense fort coûteuse dont les effets sur le niveau des élèves laissent dubitatifs. Alors en faire un vecteur d’amélioration globale du système relève du mantra.

Fondamentaux
La clef essentielle pour Alexandre Portier est que l’école se recentre sur les fondamentaux. (...) (...)

Quand Alexandre Portier parle des champs extérieurs à la « vocation de l’école », de quelle vocation parle-t-il car l’école n’en a pas d’autre que celle que lui fixe la politique éducative nationale. La vision scolaire d’Alexandre Portier, ne lui en déplaise, ne constitue pas une vocation naturelle de l’école. Bien sûr qu’il faut rester raisonnable et ne pas imaginer que l’école puisse régler l’ensemble des questions sociétales mais cela ne peut se confondre avec un repli exclusif sur les fondamentaux (4) .

Sans ministre ?
Alexandre Portier fait un constat qui apparaît comme paradoxal dans la bouche de celui qui se propose, par ailleurs, de donner un « cap clair » à l’école : il n’y a pas besoin de ministre … Tout va mieux sans réforme et sans pilotage (2). Pour preuve la rentrée, même sans ministre, s’est bien passée. Et le ministre délégué de fustiger l’« annonce politique qui désorganise tout ». Déjà faut-il considérer que la rentrée s’est bien passée quand près de 14000 lycéens étaient sans affectation deux semaines après la rentrée et que des professeurs sont manquant dans près de la moitié des collèges ou lycées ? (...)