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Remises à la rue, hébergement d’urgence saturé, mineurs non accompagnés... les associations craignent l’après JO de Paris
#JO2024 #nettoyagesocial #Paris #hébergements #expulsions #migrants #immigration
Article mis en ligne le 17 août 2024
dernière modification le 15 août 2024

Accusé de nettoyage social à l’occasion des JO 2024, le gouvernement a mis en avant la création de 200 places d’hébergement pérennes pour "grands marginaux". Les associations d’aide aux migrants dénoncent une campagne de communication destinée à cacher les nombreuses expulsions de ces derniers mois en Île-de-France et craignent que les remises à la rue se multiplient à la rentrée.

C’est une déclaration qui ne passe pas chez les défenseurs des sans-abris. Lundi 12 août, le président français Emmanuel Macron a salué lors d’une conférence de presse à l’Élysée "l’héritage social" des JO de Paris, avec le relogement de 216 "grands marginaux".

"Plus de 200 grands marginaux qui étaient à la rue aux abords des sites d’épreuves ont désormais, de manière pérenne, un toit", a-t-il déclaré. Les "grands marginaux" évoqués sont des sans-abris qui étaient à la rue dans la capitale depuis de longue années. Ils vont désormais être logés dans des petits studios avec une pièce à vivre, une kitchenette et une salle de bain, répartis dans 15 centres gérés par des associations. (...)

2 500 personnes expulsées en trois mois

Le porte-parole rappelle les "14 000 expulsions qui ont eu lieu en Île-de-France entre mars 2023 et juillet dernier", un "nettoyage social qui contraste avec ces déclarations". Rien que sur les trois derniers mois, 42 camps de migrants ont été démantelés à Paris et 2 572 personnes ont été expulsées de leur lieu de vie informel.

Ces dernières semaines, le préfet d’Île-de-France Marc Guillaume n’a cessé de battre en brèche l’idée de "nettoyage social" en vue des Jeux olympiques (...)

2 500 personnes expulsées en trois mois

Le porte-parole rappelle les "14 000 expulsions qui ont eu lieu en Île-de-France entre mars 2023 et juillet dernier", un "nettoyage social qui contraste avec ces déclarations". Rien que sur les trois derniers mois, 42 camps de migrants ont été démantelés à Paris et 2 572 personnes ont été expulsées de leur lieu de vie informel.

Ces dernières semaines, le préfet d’Île-de-France Marc Guillaume n’a cessé de battre en brèche l’idée de "nettoyage social" en vue des Jeux olympiques (...)

"Ils n’ont honte de rien, s’indigne Yann Manzi, fondateur de d’Utopia 56 qui vient en aide aux personnes migrantes. On demandait 7 000 places à Paris, ils nous en donnent 200, et ils osent parler d’héritage social ? La vérité ce sont des dizaines de familles qu’on balance tous les jours dans les rues, des mineurs isolés sans solution et des hôtels qui ont fermé". (...)

les associations craignent que ces solutions ne soient que temporaires. "Toutes les expulsions en juillet ont fait l’objet d’un hébergement dans des sites tampons. Un millier de personnes ont été prises en CAES (Centre d’accueil et d’examen des situations administratives), mais sans procédure d’asile. On leur a proposé des contrats d’hébergement de 30 jours, qui vont arriver à échéance la semaine prochaine. Est-ce qu’ils vont renouveler le contrat ou pas ? On ne le sait pas", explique Antoine de Clerck du collectif le Revers de la médaille.

Interrogée par téléphone, la préfecture d’Île-de-France n’a pas été en mesure de répondre directement à cette question (...)

L’efficacité relative des SAS régionaux

Enfin, les SAS régionaux destinés à accueillir une bonne partie des migrants expulsés de Paris ces derniers mois peinent à prouver leur efficacité. Mis en place en avril 2023 et prévus pour désengorger Paris jusqu’à la fin de l’année 2024, ces SAS accueillent pendant 3 semaines maximum les migrants en vue d’une orientation vers un centre d’accueil adapté à leur situation administrative.

Selon le Revers de la médaille, 5 630 y ont déjà été envoyés depuis avril 2023. "Depuis le 1er juin, 40% des gens envoyés sont des demandeurs d’asile et ont pu demander une place dans le dispositif national d’accueil (50 000 places, NDLR). Les 60% restant ne disposent que d’un titre de séjour et relèvent donc du dispositif national de droit commun qui est déjà saturé (200 000 places)", relève Antoine de Clerck. "En Bretagne, on a déjà des alertes de remise à la rue sur tous les départements", signale Yann Manzi d’Utopia 56.