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Libération
Relaxe au goût amer pour les Scientifiques en rébellion : « C’est une goutte d’eau dans un océan de défaites »
#scientifiquesenrebellion #inactionclimatique #Totalenergies
Article mis en ligne le 14 février 2025
dernière modification le 12 février 2025

Seize personnes, dont cinq scientifiques, poursuivies pour avoir mené une action militante au Havre en 2023 ont été mises hors de cause par la justice lundi 10 février. Le chercheur Hugo Raguet, relaxé, n’arrive pas à y voir une victoire tant le blacklash environnemental n’épargne aucune partie du monde.

(...) « La décision est une relaxe totale », nous a fait savoir par message leur avocate Chloé Chalot. Rare bonne nouvelle ces derniers temps en matière de lutte écologique. (...)

Lors de l’audience le 6 décembre, Hugo Raguet, 37 ans, membre des Scientifiques en rébellion, connus pour leur lutte contre l’inaction climatique et la désobéissance civile, avait pris la parole au nom des cinq prévenus faisant partie du collectif. « Nous pensions que les consensus scientifiques seraient correctement relayés dans les médias, éclaireraient les débats publics, et que les décideurs sauraient en tenir compte, mais malgré nos alertes, les décideurs poursuivent la même trajectoire autodestructrice (...)

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 (Ecolobizz)
Le Havre : des Scientifiques en rébellion devant la justice

Les Scientifiques en rébellion jugés pour « entrave à la circulation »

Le 12 mai 2023, des membres du collectif Scientifiques en rébellion avaient fait irruption au niveau de l’écluse François Ier, qui marque l’entrée dans la zone portuaire du Havre, pour bloquer momentanément le terminal méthanier en construction du géant des hydrocarbures TotalEnergies. Cette action leur avait coûté une garde à vue le soir même. Mais il a fallu attendre ce vendredi 6 décembre pour les juger pour « entrave à la circulation ».

Une action respectueuse des biens et des personnes

La procureure a requis 200 euros d’amende pour quinze des prévenus et 400 euros pour le seizième. La représentante du parquet a déclaré, lors de l’audience, que l’infraction est caractérisée en raison du blocage de l’écluse. « Il y a la loi et personne ne peut s’y soustraire », a-t-elle dit, selon des propos rapportés par l’AFP. L’avocate des militants, elle, a plaidé la relaxe, en invoquant « une action respectueuse des biens et des personnes ».

Dénoncer le développement criminel d’un nouveau terminal méthanier par TotalEnergies (...)

Les Scientifiques en rébellion déjà jugés pour être entrés dans un musée

Le collectif Scientifiques en rébellion est issu de l’appel d’un millier de scientifiques à la désobéissance civile, publié dans le journal Le Monde en février 2020. Il a déjà mené d’autres actions qui ont conduit ses membres devant la justice. Le 9 avril 2022, par exemple, une trentaine de ces activistes et des membres d’Extinction rébellion étaient entrés dans la galerie de paléontologie et d’anatomie comparée du MNHN pour alerter sur l’effondrement de la biodiversité et la crise climatique.

Relaxés au nom de « l’état de nécessité »

Dans ce musée, les Scientifiques en rébellion se sont installés au pied d’un squelette de mammouth, symbole de l’extension en masse des premiers êtres vivants. Huit d’entre eux ont été jugés au tribunal judiciaire de Paris le 30 novembre. Ils avaient défendu un acte utile et proportionné pour toucher un public différent. Si le procureur leur a rappelé qu’il y a d’autres moyens à la limite de la légalité pour protester, il les a cependant relaxés au nom de « l’état de nécessité ». Ce motif nouveau veut qu’une personne ne soit pas pas responsable pénalement si elle agit pour mettre en garde contre un danger réel, comme l’urgence climatique.