
« Le gouvernement conduira le projet jusqu’à son terme », a indiqué le ministère des Transports le lundi 16 octobre. Le chantier du projet d’autoroute A69 reliant Castres à Toulouse a repris. Il avait été partiellement mis en pause le 10 octobre, à la suite d’une proposition de médiation de la préfecture du Tarn et de la région Occitanie [1]. Cette perspective de médiation avait conduit quinze militant·es à mettre un terme à leur grève de la faim, et de la soif pour trois d’entre eux.
Deux réunions ont ainsi été organisées le vendredi 13 octobre – une première avec les élu·es du territoire, suivie d’une seconde avec les associations opposées au projet d’autoroute [2]. Les autorités publiques ont invoqué l’état avancé des travaux - 36% du chantier aurait déjà été réalisé - pour justifier l’impossible retour en arrière. Elles auraient également souligné l’absence de légitimité démocratique des associations face à celle des élu·es qui ont voté la construction de l’autoroute. Refusant de participer à des groupes de travail pour réfléchir à des mesures de compensation environnementale, les associations ont décidé de mettre fin à la réunion.
(...) Des abandons de projets routiers auraient bien été évoqués par le ministre, mais ceux ci n’auraient, selon les organisations, « plus de faisabilité financière ni politique ». Ces organisations ne croient pas davantage aux promesses de décarbonation du secteur des transports et de compensations environnementales qui ne sont « ni à la hauteur, ni pertinentes par rapport aux enjeux globaux ». (...)
Pour rappel, plus de 1500 scientifiques ont récemment appelé le président de la République à renoncer à l’A69 considérée comme un projet « délétère et injustifiable ».
Mobilisation les 21 et 22 octobre (...)
« Ce qui se joue ici n’est pas seulement 400 hectares de terres, c’est toute une politique d’artificialisation et de mobilité qui est remise en cause. Dans le Tarn, ou ailleurs, nous ne voulons plus de ces autoroutes du siècle dernier », ont écrit également plusieurs organisations locales. « Les collectifs mèneront la lutte jusqu’à son terme », a par ailleurs annoncé La voie est libre le 16 octobre, en réponse à la déclaration du gouvernement de faire aboutir ce projet. (...)
Intitulée « Ramdam sur le macadam », cette mobilisation est notamment portée par le mouvement des Soulèvements de la terre qui considère que « la lutte contre cette autoroute est décisive pour les terres du Tarn et pour toutes celles que le bitume menace ». « Soyons nombreux·ses et déterminé·es pour bloquer les chantiers en cours et leur barrer la route », écrivent-ils dans leur appel. (...)
Lundi 16 octobre, des occupations sont en cours sur trois lieux - La Prade, La Bourélié et le Bernazobre. Selon les informations en provenance des collectifs locaux La voie est libre et Extinction Rébellion Toulouse, opposés à l’A69, les grimpeurs qui occupent actuellement les arbres sont menacés d’être délogés avec l’arrivée des gendarmes. Un appel international à grimpeurs a ainsi été lancé par Thomas Brail, co-fondateur du Groupement national de surveillance des arbres (GNSA). (...)
Lire aussi :
– (Libération)
Reprise des travaux de l’A69 : « C’est un beau doigt d’honneur à 2 000 scientifiques »
Le climatologue toulousain, membre du Giec, rappelle l’anachronisme du chantier d’autoroute entre Castre et Toulouse et s’inquiète de voir les responsables politiques ignorer la rationalité scientifique. (...)
– (La Dépêche)
Autoroute A69 : les sept "écureuils" perchés dans les platanes ont été délogés puis interpellés
(...) "Courage ! À tout à l’heure !", se sont criés tour à tour ces grimpeurs, délogés un par un et aussitôt interpellés dans le calme par les gendarmes avec le concours des sapeurs-pompiers du Tarn. Tous, comme le veut la procédure, seront placés en garde à vue au terme de cette opération coup de poing qui a mobilisé un nombre important de militaires et coupé la circulation sur la RN 126 pendant plusieurs heures. Palettes, vélos, couvertures, chaises, matelas… Au sol, même le camp de fortune de ces opposants a été démantelé. (...)
vers 16 h 30, une fois les premiers "écureuils" délogés, les machines du concessionnaire Atosca-NGE venaient abattre le premier des quatre platanes du site. (...)