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Huffington Post
Qui est Christelle Morançais, la présidente de la région Pays de la Loire, qui ulcère le monde de la culture ?
#culture #associations #sante #insertion
Article mis en ligne le 30 décembre 2024
dernière modification le 28 décembre 2024

Proche de Bruno Retailleau et d’Édouard Philippe, l’élue de droite vient de faire voter un budget qui réduit de 73 % les moyens alloués à la culture dans sa région.

Dans la presse, les portraits sont peu laudateurs. On parle d’elle comme d’une « cost-killeuse », « présidente à la main de fer », ou « en croisade contre la dépense publique ». Christelle Morançais, 49 ans, est sortie de l’anonymat cet hiver à la faveur d’un budget décrié. À la tête de la région des Pays de la Loire depuis 2017, cette native du Mans (Sarthe) a décidé de sabrer dans les dépenses liées à la culture, au sport, au tissu associatif, à la santé, à l’insertion… Au total, 100 millions d’euros de coupes sont prévus d’ici 2028. Un zèle qui interroge alors que le gouvernement avait demandé aux régions 40 millions d’économies.

Une saignée que la concernée présente comme « un tour de vis sans précédent » et un choix « courageux » en cette période d’efforts budgétaires. « La culture serait donc un monopole intouchable ? », interroge-t-elle ironiquement sur son compte X, dénonçant « des associations très politisées ». L’une de ses rengaines favorites consiste à brocarder « un système » devenu à ses yeux « shooté à l’argent public ». Christelle Morançais a aussi décidé de supprimer 100 % des subventions versées au Planning familial, selon l’Humanité. (...)

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 (l’Humanité)
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« Les secteurs concernés sont très clairs : ceux qui créent du lien social », s’indigne la conseillère régionale PCF Véronique Mahé.

Par exemple, les 21 antennes régionales de la mission locale, qui œuvrent à l’insertion professionnelle des jeunes, vont se retrouver privées de 3 millions d’euros de subvention. Des structures comme les centres d’information sur les droits des femmes et des familles (CIDFF), ou encore Solidarités femmes qui vient en aide aux femmes victimes de violences conjugales, vont elles aussi perdre 100 % de leurs subventions. (...)

Au conseil, son opposante écologiste Pascale Hameau a tenu à dénoncer les « irrégularités, imprécisions et rétentions d’information » qui nuisent au fonctionnement démocratique de la région : « Comment pouvons-nous vraiment débattre de ce budget quand les chiffres du rapport d’orientation ne correspondent en rien à ceux du budget primitif ? » – sans que la majorité de droite ne s’émeuve de la situation.
150 000 emplois induits à terme

La situation est d’autant plus insupportable que, pour Guillaume Garot, c’est « un vaste plan social à l’échelle de la région, dont on ne connaît pas l’étendue, qui se prépare aujourd’hui ». Au niveau de la culture, près de 2 400 emplois et 43 % des structures seraient menacés à court terme, d’après une « enquête flash » menée par les pôles régionaux de coopération culturelle.

Mais 150 000 emplois induits sont menacés à terme selon le Syndeac Pays de Loire. Environ 100 postes à la région seront supprimés au terme du mandat de Christelle Morançais, en 2028. L’austérité s’étend aussi du côté du monde agricole, où la disparition des subventions à la FRSEA, aux Jeunes agriculteurs et à la Confédération paysanne risque d’entraîner des suppressions d’emplois.

Face à la brutalité et au refus de dialogue dont fait preuve la majorité, les élus d’opposition ont demandé sans succès un report du vote du budget, « pour pouvoir dialoguer avec tous les acteurs concernés », explique Véronique Mahé. En outre, les régions ne sont pas tenues de voter le budget avant… avril 2025. (...)

« Vous savez que l’extrême droite avance là où les services publics reculent, et c’est ce que vous êtes en train de faire », l’a accusée la conseillère écologiste Lucie Etonno. « Nous savons que certains, dans le propre camp de Morançais, ne sont pas d’accord avec sa méthode », indique Véronique Mahé, qui a prévu de « demander un vote uninominal. Ainsi, chaque conseiller régional votera et les élus de la majorité seront mis devant leurs responsabilités ». Réponse prévue ce vendredi.