
Le réseau Migreurop apporte son soutien total à son membre chypriote Kisa et à Doros Polykarpou, jugé à partir d’aujourd’hui pour son combat en faveur des droits des personnes exilé·e·s, et pour avoir voulu mettre en lumière les conditions de détention dans le camp de Pournara en mars 2022, aux côtés de Migreurop.
Il est accusé d’« intrusion illégale » dans le camp de Pournara, de « trouble à l’ordre public », d’« injure » et d’« agression » à l’encontre de deux agents de sécurité du camp, en mars 2022. S’il est reconnu coupable, il encourt une peine pouvant aller jusqu’à trois ans de prison.
Ces accusations font suite à la visite, le 12 mars 2022, de Doros Polykarpou au camp de Pournara, où il accompagnait Brigitte Espuche, coordinatrice de Migreurop, pour examiner les conditions de détention des personnes exilées. Au cours de cette visite, M. Polykarpou a été insulté et agressé physiquement par un agent de sécurité privé du camp, en présence de Mme Espuche [1]. Ils ont tous deux dénoncé cette agression à la police locale mais leur plainte n’a jamais été instruite, le Procureur général n’a engagé aucune poursuite contre l’agent de sécurité agresseur, et la coordinatrice de Migreurop n’a jamais été entendue comme témoin. Seule la plainte des agents de sécurité a été prise en compte, ce qui a conduit aux poursuites actuelles.
Le procès devait débuter le 15 octobre 2024, mais le juge a décidé d’un report au 11 février 2025, car le Procureur n’avait pas fourni à l’avocat de la défense de Doros Polykarpou l’accès au matériel audiovisuel enregistré comme élément de preuve, malgré une demande écrite déposée dès le mois d’avril 2024.
Ce procès s’inscrit dans un contexte croissant d’intimidations, accusations, harcèlement et attaques répétées – y compris à la bombe – à l’encontre de KISA et de ses membres depuis de longues années [2]. Il est également révélateur de l’acharnement dont sont de plus en plus victimes les défenseurs des droits qui résistent aux politiques migratoires sécuritaires, répressives et racistes.
Le réseau Migreurop dénonce avec force la criminalisation dont sont victimes les défenseurs des droits. (...)