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Mediapart
Privés d’école, les enfants libanais espèrent retrouver « leur vie d’avant »
#israel #palestine #Hamas #Cisjordanie #Gaza #hezbollah #Liban
Article mis en ligne le 31 octobre 2024
dernière modification le 28 octobre 2024

La guerre menée par Israël au Liban a empêché la rentrée scolaire. Des familles entières sont réfugiées dans les écoles, où des bénévoles viennent en aide aux enfants et à leurs parents. Les cours pourraient reprendre le 4 novembre, mais dans des conditions particulièrement difficiles.

Beyrouth (Liban).– Nilay, 11 ans, n’a qu’un souhait : « Retrouver [sa] chambre et [son] école. » Elle attendait avec impatience la rentrée des classes, prévue pour le 14 octobre, mais, il y a trois semaines, sa famille a dû fuir Nabatieh, grande ville du Sud dévastée par l’aviation israélienne, pour se réfugier dans un appartement de l’ouest de la capitale libanaise.

En attendant de retourner chez elle et de reprendre le chemin des classes, elle vient aider, avec sa mère et sa sœur, des personnes déplacées hébergées dans l’école secondaire Ras Beyrouth, non loin de leur domicile temporaire. « Ce sont des gens du Sud, comme nous. Nous avons les mêmes maisons et les mêmes arbres, dit-elle, plantée devant l’établissement scolaire. Alors j’essaye de donner un coup de main. » (...)

Ici, comme dans toutes les écoles publiques du Liban, la rentrée scolaire n’a pas eu lieu, le ministère de l’éducation ayant reporté le début des cours. Et, comme dans la moitié des établissements scolaires publics du pays, le bâtiment a été transformé en un immense dortoir.

Une rentrée espérée le 4 novembre

Des enfants parcourent les longs couloirs en criant, sous le regard de leurs parents, visages fermés et traits tirés, assis sur des chaises d’écolier à tuer le temps. Dans les salles de classe, les tables ont été poussées pour faire place à des matelas où s’entassent des familles entières. Depuis le 23 septembre, environ 1,2 million de personnes ont été chassées de leurs foyers par les bombardements israéliens, qui ont fait plus de 1 500 morts, parmi lesquels de très nombreux civils, selon les autorités libanaises. (...)

Mathias, 6 ans, ne comprend pas vraiment la guerre, « sûrement un mécanisme de protection », suppose sa mère. Cédric, 11 ans, fait des crises de panique lorsqu’il entend les bombardements. Loanne, 14 ans, est plus rationnelle : « Tous mes amis ont peur. D’un côté, je les comprends, mais de l’autre, j’essaie de leur expliquer que ça ne sert à rien. S’il y a une bombe qui te tombe dessus, tu ne peux absolument rien faire. Au contraire, il faut se calmer pour réfléchir logiquement, pour avoir tous ses esprits pour réagir. »

L’aînée s’inquiète pour son brevet à la fin de l’année. Elle a pu reprendre une partie de ses cours en présentiel, comme ses deux frères. « Mais qui sait pour combien de temps ? », s’inquiète sa mère.