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Ligue des Droits de l’Homme/Communiqué commun dont la LDH est signataire, Le 10 juillet 2024
Pour la fin des violences contre les réfugiés syriens !
#refugiessyriens #Turquie #immigration #xenophobie
Article mis en ligne le 23 juillet 2024
dernière modification le 22 juillet 2024

Les organisations de la société civile condamnent les récentes violences contre les Syriens en Turquie et appellent à leur protection.

Depuis la nuit du 30 juin 2024, la Turquie a été témoin d’une nouvelle vague d’attaques violentes de masse contre les réfugiés syriens, y compris le meurtre tragique d’un Syrien de 17 ans et des attaques contre des propriétés, des maisons et des magasins appartenant à des réfugiés. Les violences ont commencé dans la ville de Kayseri, au centre de l’Anatolie, où des maisons de réfugiés ont été incendiées, des véhicules vandalisés et brûlés, et des magasins pillés et endommagés, le tout sur fond de slogans anti-réfugiés et racistes. Les jours suivants, ces attaques se sont étendues à d’autres villes.

Il s’agit là d’un nouvel exemple d’une série de mécontentements et de violences à l’encontre des réfugiés. La Turquie a déjà connu des vagues de lynchage et d’attaques contre les réfugiés en 2014, 2017 et 2019, ainsi que des infractions individuelles qui restent souvent impunies en raison d’une culture de l’impunité omniprésente.

La Turquie accueille le plus grand nombre de réfugiés syriens au monde, qui vivent dans des conditions extrêmement précaires car le pays ne dispose pas d’une stratégie d’intégration durable ni de politiques transparentes visant spécifiquement les réfugiés syriens et sont statistiquement susceptibles de construire leur avenir en Turquie. L’absence de politiques d’adaptation et d’intégration socio-économique bien établies, le manque d’informations factuelles partagées avec le public et la canalisation délibérée de la colère du public à l’égard des réfugiés et des migrants entretiennent de vives tensions entre les différentes communautés.

L’année dernière, les réfugiés syriens et afghans ont été au centre d’une rhétorique anti-réfugiés croissante pendant la campagne électorale, où les déportations – ou les soi-disant « retours volontaires » – étaient des slogans clés. Cela s’accompagne d’une restriction de l’accès aux droits fondamentaux, comme l’accès au statut juridique, à la protection sociale, à l’éducation, aux moyens de subsistance et aux soins de santé, qui dure depuis des années, et de plans visant à renvoyer de force des centaines de milliers de Syriens. Avec cette propagande publique, les réfugiés syriens et d’autres nationalités sont désignés comme boucs émissaires pour les crises socio-économiques et politiques du pays, la hausse de l’inflation, le coût de la vie et le manque d’accès aux services de base.

En réaction aux récentes violences contre les Syriens, nous, les organisations locales et internationales soussignées, exprimons notre profonde inquiétude et notre solidarité avec les réfugiés en Turquie et les organisations qui travaillent à la défense de leurs droits. Nous appelons le gouvernement turc à mettre en place les réglementations nécessaires à l’adaptation à court et à long terme et les politiques d’intégration socio-économique afin de garantir la coexistence sûre et pacifique des différentes communautés. Nous soulignons en outre que la situation en Syrie reste alarmante et instable, et que toute tentative de déclarer certaines parties de la Syrie sûres pour les retours doit être évitée. Il est donc essentiel de favoriser l’intégration locale et d’accroître l’accès aux possibilités de réinstallation pour les Syriens à l’étranger afin de prévenir des incidents similaires à l’avenir et de garantir la justice et la responsabilité pour les victimes de ces récentes attaques xénophobes.