
Les magistrats ne se prononcent pas sur la légalité de cette détention mais décident de saisir la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) pour s’assurer que la législation italienne soit conforme aux textes européens.
Au départ, huit personnes, originaires du Bangladesh et d’Égypte, avaient été envoyées en Albanie vendredi après avoir été interceptées en mer par les gardes-côtes italiens. Mais l’un des exilés a été transféré quelques heures plus tard en Italie en raison de sa vulnérabilité - constatée lors d’un examen médical dans le centre albanais.
Bras de fer
Depuis plusieurs semaines, les juges italiens et le gouvernement se livrent une bataille sémantique sur la définition de "pays sûrs". (...)
des juges du tribunal de Bologne se sont déjà adressés il y a deux semaines à la CJUE lui demandant de clarifier la situation face aux "divergences évidentes" et aux "conflits d’interprétation" dans le système juridique italien. (...)
Ils ont également estimé qu’il n’était pas possible de déclarer des pays entiers sûrs lorsqu’il existe des preuves de la persécution de minorités. "On pourrait dire, paradoxalement, que l’Allemagne nazie était un pays extrêmement sûr pour la grande majorité de la population allemande : à l’exception des juifs, des homosexuels, des opposants politiques, des personnes d’origine rom et d’autres groupes minoritaires", ont-ils plaidé. (...)
"La justice démonte encore une fois la propagande du gouvernement italien", s’est félicitée de son côté l’ONG de sauvetage en mer Sea-Watch. "Combien de temps encore le gouvernement italien continuera cette farce inhumaine ?"