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Fonds pour une presse libre
Pour des États généraux de la presse indépendante
#medias #lobbys #journalistes #libertédelapresse
Article mis en ligne le 27 octobre 2023
dernière modification le 26 octobre 2023

Les états généraux présidentiels de l’information ont été présentés ce 3 octobre. En l’absence des journalistes, de leurs syndicats, de leurs collectifs, de leurs sociétés de rédacteurs, cette machinerie construite à l’Élysée laisse craindre le pire. Le Fonds pour une presse libre appelle à hacker un tel dispositif en organisant des États généraux de la presse indépendante.

Nos craintes ont été confirmées ce mardi 3 octobre, avec la présentation officielle des états généraux de l’information, voulus par Emmanuel Macron lors de sa campagne électorale de 2022 et repoussés à plusieurs reprises depuis. Le dispositif, construit dans le secret de l’Élysée et selon des procédures inconnues, est celui d’un vaste débat sur des thèmes aussi larges que flous et qui devrait déboucher dans neuf mois sur un rapport… Un de plus ?

L’urgence de réformes larges et profondes des secteurs de l’information est martelée depuis des années par les principaux acteurs, journalistes en tête. D’innombrables propositions de réformes ont été faites, sur les droits et devoirs des journalistes, sur la propriété des médias, l’indépendance des rédactions, les aides publiques à la presse, le partage de la richesse aujourd’hui accaparées par les grandes plateformes numériques, la régulation des réseaux sociaux, etc.

Tout cela est sur la table et bon nombre de mesures font consensus. Il reste aux politiques à trancher, décider et réformer. L’affaissement du débat public, la dégradation de la qualité de l’information, la crise d’indépendance et l’installation de l’extrême-droite dans des médias de masse démontrent l’urgence d’agir. Ce n’est pas ce chemin qui s’annonce, au vu de l’organisation de ce qu’il faut bien appeler des États généraux présidentiels de l’information.

Le Fonds pour une presse libre a toujours considéré que c’est au Parlement, dans la diversité de ses représentations politiques, qu’il revenait de se saisir de ce bien public qu’est l’information et des réformes à apporter à cette loi fondamentale qu’est la loi de 1881 sur la liberté de la presse. (...)

Le pouvoir suprême promettant de réformer son contre-pouvoir… L’anomalie démocratique est flagrante.

Elle l’est encore plus quand cette initiative est pilotée par un comité dit indépendant, mais dont chacun des membres a été nommé par l’Élysée selon des critères obscurs. Le sujet n’est pas de disqualifier ces personnes et leurs compétences réelles ou supposées. Il est de dénoncer une méthode politique qui ne produit ni légitimité, ni confiance. (...)

Les syndicats de journalistes l’ont bien noté qui, dans un communiqué commun (SNJ, CGT, CFDT, FO) publié ce 3 octobre, notent que « pour que ces États généraux soient utiles, il faudrait déjà urgemment changer de méthode et associer les quatre organisations syndicales représentatives des journalistes ». Les sociétés de journalistes, les collectifs et organisations diverses de défense des droits pourraient dire de même.

À regret, le Fonds pour une presse libre n’attend donc rien ou pas grand-chose de cette initiative qui pourrait n’être qu’un énième exercice de communication d’un pouvoir privé de majorité parlementaire, et donc de la capacité de réformes législatives ambitieuses.

Pour autant le FPL ne boycottera pas ces états généraux et a, d’ores et déjà, demandé à être auditionné. Notre mission est de défendre le pluralisme de la presse et l’indépendance du journalisme. Pour cela, le FPL se doit de parler à tous, de saisir toutes les tribunes disponibles, même dans des lieux peu recommandables, pour exposer nos propositions.

En revanche, nous pensons qu’il est peut-être possible de bousculer cette entreprise présidentielle, de la hacker en quelque sorte. (...)

le Fonds pour une presse libre vient de proposer à une centaine de médias indépendants d’organiser les États généraux de la presse indépendante. Au-delà de notre diversité, de nos désaccords, il nous faut nous rassembler pour dire aux citoyennes et citoyens que d’autres propositions éditoriales, que d’autres agendas informatifs existent.

Nous sommes chaque jour des millions de personnes à lire, regarder, écouter la presse indépendante. Ce sont ces voix qu’il faut faire entendre. Dans leur pluralisme et loin des commissions officielles.