
Le co-fondateur de Podemos, Iñigo Errejón, a annoncé qu’il quittait la vie politique, après des accusations de violences sexuelles.
C’est un véritable séisme politique en Espagne. La gauche radicale, membre de la coalition au pouvoir de Pedro Sánchez, est frappée de plein fouet par un scandale sexuel qui a contraint à la démission l’une de ses figures les plus connues.
Mais l’affaire est un coup terrible pour toute la gauche, car elle touche à ce qui est depuis des années son principal cheval de bataille : la lutte pour l’égalité femmes-hommes et contre les violences sexuelles. (...)
Iñigo Errejón, 40 ans, a annoncé qu’il quittait la vie politique dans une lettre publiée sur X dans laquelle, sans reconnaître les faits précis dont il est accusé ni présenter d’excuses, il admet simplement « des erreurs ».
À l’origine, il y a, lundi, un message d’une journaliste et écrivaine féministe de renom, Cristina Fallarás, qui avait publié sur son compte Instagram le témoignage anonyme d’une autre femme dénonçant, sans le nommer, « un homme politique qui vit à Madrid, très connu », le qualifiant d’« agresseur psychologique », de « véritable psychopathe » et « de véritable monstre sous des airs de personne normale ».
Co-fondateur de Podemos avec Pablo Iglesias (...)
Dans la soirée de jeudi, la femme dont le témoignage a entraîné la chute d’Iñigo Errejon, une actrice et présentatrice de télévision, a annoncé sur X qu’elle avait été « victime d’agression sexuelle » de sa part et avait porté plainte auprès de la police, qui a transmis le dossier à la justice. Selon la plainte, consultée par l’AFP, les agressions remontent à septembre 2021.
Selon la presse espagnole, Iñigo Errejón n’a eu d’autre choix que de démissionner pour éviter une expulsion pure et simple de son parti et de Sumar.
L’embarras des dirigeants de Sumar, mais aussi de ceux du Parti socialiste, est palpable et beaucoup sont montés au créneau ce vendredi pour réaffirmer leur solidarité avec les victimes de violences machistes et assurer que toute la lumière serait faite sur cette affaire.
L’opposition de droite dénonce une « hypocrisie » (...)
Pour sa part, l’opposition de droite tire à boulets rouges contre la gauche, affirmant que ses discours féministes relèvent de l’« hypocrisie » et exigeant de savoir qui était au courant du comportement d’Iñigo Errejón et depuis combien de temps. (...)
Signe de l’impact de ce scandale, Pedro Sánchez, qui s’est souvent vanté d’être à la tête du gouvernement « le plus féministe » de l’Histoire de son pays, avait réagi dès jeudi pour souligner qu’il travaillait « pour une Espagne féministe où les femmes ont les mêmes droits » que les hommes et pour exprimer « (son) soutien aux femmes qui subissent des agressions ».