
Près de 230 jeunes exilés ont été mis à l’abri, le 3 juillet, dans des gymnases de la capitale. "Une victoire" pour ces mineurs en recours qui occupaient depuis trois mois, faute de mieux, l’établissement culturel la Maison des métallos. Ils regrettent néanmoins les conditions de vie spartiates à l’intérieur des gymnases.
(...) D’après Léa Filoche, l’adjointe aux solidarités de la mairie de Paris, l’essentiel des jeunes migrants ont été transférés vers un gymnase du XVIIe arrondissement. Les autres ont été emmenés dans deux gymnases déjà ouverts pour ces publics, dans les Xe et XIVe arrondissements, a-t-elle précisé.
Les jeunes avaient été avertis, la veille, par des agents de la mairie. "La nouvelle en a angoissé certains, puisque la municipalité nous avait dit n’avoir que 195 places disponibles, pour 230 personnes, raconte Jeanne, militante de la Maison des métallos, jointe par InfoMigrants. Et puis finalement, le jour J, c’était le soulagement : tout le monde a été mis à l’abri".
Cette occupation était la septième d’un bâtiment municipal parisien depuis fin 2023. Saisie par la mairie de Paris, qui évoquait un "préjudice financier important" causé par l’annulation des spectacles prévus dans ce lieu, la justice avait ordonné le 5 juin l’évacuation du bâtiment. (...)
La plupart des exilés de la Maison des métallos sont en procédure de recours pour la reconnaissance de leur minorité. Mais en attendant la décision du juge pour enfants qui peut prendre plusieurs mois, ils sont livrés à eux-mêmes dans les rues. David, un jeune guinéen de 16 ans rencontré par InfoMigrants lors d’une manifestation en avril, a passé des mois sans toit, avant de finalement trouver refuge dans la Maison des métallos.
"C’est vraiment la galère. Trouver de la nourriture, dormir au sec... C’est très dur", avait confessé le jeune homme. Et d’ajouter : "Tous les petits endroits qu’on trouve, la police finit par venir nous en chasser". "Tout ce qu’on demande, c’est d’être traité dignement, un logement, avoir accès à une formation, pouvoir travailler et vivre...".
À l’intérieur du gymnase "le temps des JO" (...)
"La mairie nous a dit que les jeunes pourront rester dans le gymnase le temps des JO, et des attestations d’hébergement leur seront bien délivrées. Mais pour l’instant, cela reste un accord oral. Nous n’avons pas de confirmation officielle", s’inquiète Kahina, également militante de la Maison des métallos. Les mineurs sont en revanche assurés d’être hébergés dans les gymnases pour une "durée indéterminée". "Il n’y aura pas de remise à la rue, au moins jusqu’au transfert des jeunes dans d’autres dispositifs appartenant à l’États", précise Jeanne.
Le sort de 21 familles hébergées aux côtés des mineurs est lui, beaucoup plus incertain. Car la mise à l’abri de la mairie prend fin, officiellement, mercredi 9 juillet. (...)