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Paris-Luttes infos
Panorama du racisme à l’œuvre dans les prisons pour étrangers du Mesnil-Amelot, 1970-2017
#MesnilAmelot #racisme #immigration #CRA
Article mis en ligne le 13 mai 2025
dernière modification le 10 mai 2025

Pour mémoire : compilation d’articles référençant la longue histoire du racisme au Mesnil-Amelot.

1970 : Le Mesnil-Amelot. Construire Roissy : les travailleurs étrangers

Le Mesnil-Amelot abandonne la moitié de sa superficie au projet d’aéroport et, près du village historique, un autre village artificiel destiné aux travailleurs de Roissy réunit progressivement près de 1 200 personnes, en majorité des étrangers. Ces effectifs constituent une grande partie des ouvriers du chantier
Ce que l’on appelle le « camp » est créé en 1967 et situé à quelques dizaines de mètres du chantier. Il se compose de deux espaces : une série de longs pavillons, logements collectifs destinés majoritairement aux ouvriers célibataires, et un ensemble de pavillons préfabriqués sur pilotis, sorte de bungalows qui accueillent, parfois durant plusieurs années, les familles des chefs d’équipe et conducteurs d’engins.
En 1972, ce foyer patronal compte environ 360 Algériens, 410 Portugais, 200 Tunisiens et Marocains et 40 Français. Une vingtaine de familles de travailleurs portugais s’est aussi installée au village après une période de résidence dans le foyer.(…)
Les dysfonctionnements de l’assistance médicale sont aussi reprochés aux employeurs négligents, comme le déclare un ouvrier :
« Lorsqu’il y a un accident sur le chantier, il faut attendre parfois un bon moment l’ambulance. »
le volume horaire hebdomadaire approche les 50 heures, la pénibilité du travail sur ce chantier gigantesque et l’absence de véritables loisirs condamnent les salariés à l’isolement. Des tentatives d’alphabétisation sont entreprises, mais de manière désorganisée et intermittente et aucun organisme extérieur à l’ADEF, politique, syndical ou bénévole, n’est autorisé à pénétrer dans le camp.
L’idée que la présence de ces travailleurs étrangers pose des « problèmes » et des « inconvénients » et n’apporte que des désavantages est alors une idée courante dans la France du début des années 1970. La mairie fait connaître le « coût » occasionné par cette présence… »

7 mars 2003 - Deux rapports dénoncent les violences policières en zone d’attente - Le Monde
Expulsés du CRA Mesnil-Amelot + aéroport conditions d’embarquement
….
Plus troublant encore, de nombreux cas cités font l’objet de certificats médicaux spécifiques : un formulaire préimprimé rempli par les médecins où sont précisées les circonstances des violences. La case « agression » y est cochée et complétée par les termes « à l’aéroport de CDG ». Les libellés médicaux se font ensuite plus explicites : « agression à l’aéroport de Roissy - Charles-de-Gaulle à l’embarquement à 23 h 00 le mardi 18 juin 2002 » ; un autre, le 19 août, précise « par les fonctionnaires de police ». Depuis l’arrivée de MDM et les pressions des associations, les médecins de garde semblent ne plus vouloir couvrir des pratiques trop courantes.
L’ensemble de ces accusations est porté en complément d’une critique en règle des conditions d’accueil en zone d’attente. Les rapports font état des « pressions psychologiques » pour forcer les étrangers à embarquer. Ils détaillent aussi les « humiliations » : réveils répétés en pleine nuit, séparation en fonction de la religion lors des déplacements, insultes racistes - le mot de « macaque » revient régulièrement -, privation de repas ou d’accès aux sanitaires… (...)

l’entassement de plusieurs dizaines d’étrangers à même le sol dans des locaux exigus, l’absence de chauffage et de couverture au Mesnil-Amelot, les haut-parleurs appelant les « embarqués » toute la nuit…

(...)

3 janvier 2017 : Que se passe-t-il au CRA du Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne) ? D’évidence la hiérarchie policière ne cherche guère à le savoir

« en janvier 2016, sur la messagerie intranet du même service – utilisée habituellement pour les alertes Vigipirate ou les signalements d’individus dangereux –, les fonctionnaires ont reçu de la propagande antimusulmane attribuée au Front national, le courriel étant accompagné d’une photo et de la signature du député Gilbert Collard. Un mail qui a par ailleurs transité par plusieurs services, dont ceux de la préfecture de police, à lire la chaîne des destinataires. Il est resté lisible durant près de dix mois ! »