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Nord : un passeur devant le tribunal pour le viol présumé de trois migrants mineurs
#migants #Manche #Calais #passeurs #vioencessexuelles
Article mis en ligne le 18 octobre 2023
dernière modification le 17 octobre 2023

Mohamad Jabarzada, Kurde iranien de 43 ans, a pris place ce 16 octobre dans le box des accusés de la cour d’assises du Nord, à Douai. Il est accusé d’avoir violé trois jeunes migrants sous la menace d’une arme, alors qu’iI était le chef d’un réseau de passeurs basé à Grande-Synthe. L’homme a déjà été condamné dans différentes affaires.

(...) Connu des services de police, Mohamad Jabarzada était à cette époque-là "l’un des chefs les plus redoutés des réseaux de passeurs qui sévissaient au camp de la Linière, à Grande-Synthe". "Pour faire régner la terreur dans le camp, il n’hésitait pas à faire usage d’armes à feu qu’il se procurait chez des trafiquants albanais basés à Arras", ajoute le journal. (...)

Depuis, il a été condamné à quatre reprises dans différentes affaires. En février 2020, il a écopé de 12 ans de prison ferme pour son implication en tant que chef d’un réseau de passeurs kurdes. En octobre 2019, il a été reconnu coupable de tirs dans une fusillade sur l’A28 ayant opposé deux réseaux rivaux de passeurs, et condamné à cinq ans de prison ferme.

Ces peines sont venues s’ajouter à deux autres condamnations préalables : six ans de prison ferme et 15 000 euros d’amende en juillet 2018 pour avoir transporté des migrants sur des aires d’autoroutes entre Dunkerque et la Normandie, et cinq ans de prison ferme assortis de 15 000 euros d’amende un mois plus tôt, pour violences envers des policiers au Puythouck. (...)

Viol d’une fillette de 3 ans

Les conditions de vie dans les camps de migrants et la présence des passeurs rendent les exilés très vulnérables à tout type d’agressions, notamment sexuelles. En décembre 2020, une enquête avait été ouverte en Grèce après des soupçons de viol sur une fillette afghane de 3 ans, réfugiée dans le camp de Kara Tepe, à Lesbos. L’endroit abritait dans des conditions extrêmement difficiles plus de 7 300 personnes relogées à la hâte après la destruction par le feu, trois mois plus tôt, du camp de Moria, le plus important d’Europe. (...)

En France, en 2016, une exilée érythréenne de 16 ans avait déposé plainte après avoir été agressée sexuellement dans la "jungle" de Calais. (...)

"Dans tous les camps de déplacés et de réfugiés, il y a des violences faites aux femmes", avait rappelé Richard Matis, membre de Gynécologie sans frontières, à La Voix du Nord. À travers son association, présente à Calais cette année-là, il déplorait que "certaines femmes subissent des violences sur place, mais aussi pendant le voyage qui les mène à Calais, ou la nuit, lors des tentatives de passage, lorsqu’elles n’ont pas réussi à passer et qu’elles reviennent au camp". D’après le militant, "plusieurs d’entre elles demandent des préservatifs féminins, qu’elles portent pour se préserver d’une grossesse ou d’une maladie".