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Niger : à Dirkou, des centaines de personnes bloquées à l’extérieur du camp de l’OIM dans une situation humanitaire alarmante
#Niger #OIM #migrants #immigration #Nigeria #Libye
Article mis en ligne le 17 novembre 2024
dernière modification le 15 novembre 2024

Environ 400 personnes sont bloquées – certaines depuis plusieurs mois – dans la ville de Dirkou, à l’est du Niger, devant le centre de l’OIM de cette petite ville désertique. Selon Alarmephone Sahara, ces personnes sont en majorité nigérianes et cherchent à rentrer dans leur pays après avoir quitté la Libye.

Des tapis sont étalés sur le sable devant les murs d’enceinte du centre de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) à Dirkou, dans l’est du Niger. Des jerricans sont disposés ici et là. Des hommes, des femmes et de nombreux enfants vivent là, dans une immense précarité depuis plusieurs semaines. "Certains sont même là depuis trois mois", alerte Azizou Chehou, coordinateur de la plateforme Alarmephone Sahara au Niger, interrogé par InfoMigrants.

L’organisation qui fait de la veille sur la situation des migrants dans le désert du Sahara a lancé un appel en fin de semaine dernière à venir en aide à ces personnes. Car, si les habitants de la ville permettent aux exilés d’accéder aux robinets qui d’eau potable, ils manquent cruellement de nourriture, de produits d’hygiène et de couvertures. Pour tenter de survivre, certains exilés de ce campement improvisé s’adonnent à la mendicité et à la prostitution.

"Une grande partie de ces personnes sont originaires du Nigeria (des villes et régions de Kano, Kassina et Maiduguri) [et] ont fui Boko Haram, précise Alarmephone Sahara. D’autres sont originaires du Tchad et du Soudan. La majorité d’entre eux étaient auparavant en Libye." Selon l’organisation, ces personnes souhaiteraient désormais retourner dans leur pays.
Transferts au point mort

Mais, les transferts sont actuellement au point mort. Le centre de l’OIM ne comporte qu’une trentaine de places d’hébergement et est déjà plein (...)

De manière générale, l’OIM est tributaire des processus imposés par les États d’origine pour délivrer les laissez-passer. Chaque nouvelle exigence de ces derniers - entretiens en vidéoconférence avec le migrant, vaccination Covid, formulaires rébarbatifs, etc. - entraîne un peu plus de retard pour les migrants originaires de ces pays.

Dans le cas du Nigeria, la situation sécuritaire dans le nord du pays complique encore la donne (...)

les personnes exilées quittent de plus en plus la Libye. "Certaines rapportent que la situation n’est plus comme le passé, qu’il n’y a plus vraiment de possibilité d’emplois et que la chasse aux migrants s’est aggravée", rapporte-t-il. Une situation économique défavorable aux exilés qui s’ajoute aux dangers d’être enlevés, violentés et emprisonnés en Libye très régulièrement dénoncés par les ONG.