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« Ne meurent que ceux qu’on oublie » : ces bénévoles veillent sur les morts de la rue
#SDF #mortsdelaRue #Bruxelles
Article mis en ligne le 5 novembre 2025
dernière modification le 2 novembre 2025

À Bruxelles, le collectif Morts de la rue se bat pour que chaque personne ayant vécu dehors ait droit à un adieu digne. Face à l’indifférence, ils rappellent que la mort aussi dit la justice sociale.

Dans ce coin reculé du cimetière de Bruxelles, les morts n’ont ni marbre ni épitaphe. Juste une plaque vissée, parfois un nom, parfois rien. Depuis l’été 2025, la Ville n’a même plus payé son fournisseur : plus de croix, plus de bois. Le temps passe, et les morts se pointent sans signe distinctif. Plus simple, tu meurs. (...)

Dans ce coin reculé du cimetière de Bruxelles, les morts n’ont ni marbre ni épitaphe. Juste une plaque vissée, parfois un nom, parfois rien. Depuis l’été 2025, la Ville n’a même plus payé son fournisseur : plus de croix, plus de bois. Le temps passe, et les morts se pointent sans signe distinctif. Plus simple, tu meurs. (...)

Recueillir des fragments de vie

Tous trois appartiennent au collectif Morts de la rue, une poignée de citoyens, d’anciens sans-chez-soi et de travailleurs sociaux décidés à ce qu’aucune personne ayant vécu dehors ne parte seule. Depuis vingt ans, ils veillent sur ces tombes modestes, recueillent des fragments de vie, affrontent les humeurs du ciel et l’indifférence. « "Ne meurent que ceux qu’on oublie", c’est notre philosophie », résume Florence.

Tout commence en 2005. Deux corps sont retrouvés à la gare du Midi : deux hommes morts depuis plusieurs jours, que personne n’avait réclamés. Le silence qui entoure leur disparition révolte un petit groupe d’habitants et de travailleurs sociaux. De cette indignation naît une promesse : plus personne ne partira sans que l’on se soucie de lui. (...)

Sous la coordination de l’association sans but lucratif (ASBL) Diogènes, le collectif s’organise. Autour de la table : des habitants de la rue, des bénévoles, des proches, des associations sociales. Leur mission est simple et immense : offrir un adieu digne à ceux que la société a laissés de côté. Depuis, ils ont recensé plus de 760 décès et organisé plus de 500 cérémonies. L’âge moyen des défunts : 48 ans. La moitié vivaient encore dehors.

« Un mort de la rue, explique Florence Servais, coordinatrice de l’association, ce n’est pas forcément quelqu’un qui est mort dehors. C’est souvent quelqu’un dont la vie a connu la rue, des ruptures, des retours. »

« On demande juste un minimum de respect (...)