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Montreuil : quarante familles menacées d’expulsion
#migrants #immigration #expulsions #Montreuil #squats
Article mis en ligne le 25 août 2024
dernière modification le 24 août 2024

Voilà maintenant plusieurs jours que ces familles ont élu domicile dans ce bâtiment. Pas par gaieté de cœur. Les délais d’autorisation d’occupation de leur dernier squat, situé au 31 rue Gambetta (nom désormais emprunté par leur collectif), arrivaient à échéance. Habitués aux expulsions, les habitants ont pris les devants en quittant les lieux : « Nous n’avons pas attendu l’expulsion du 31 rue Gambetta pour occuper ce nouveau lieu car nous ne voulons pas faire subir une telle expérience traumatisante à nos enfant », explique le collectif. (...)

(...) L’occupation de ce nouveau bâtiment, bien que vide d’occupation et considéré « salubre » par les occupants, est jugée illégale aux yeux de la loi. En cas d’arrestation, les occupants risquent la garde à vue, le centre de rétention, ou encore l’OQTF (obligation de quitter le territoire français). De lourdes conséquences. Mais face à la rue et à l’absence de solutions de relogement, les réfugiés n’ont guère d’autre choix (...)

Le propriétaire porte plainte, la loi Kasbarian-Bergé accélère la procédure

Le collectif a pourtant tenté de joindre plusieurs fois par courriel la mairie de Montreuil dans le but d’obtenir une solution de relogement. En vain. La mairie a toutefois toujours affiché son hostilité aux expulsions, demandant à la préfecture de ne pas lancer de procédure à l’encontre des familles. Contactée, elle n’a pas donné suite à nos sollicitations.

Selon nos informations, le propriétaire, la SOPIC, a porté plainte. C’est autour de lui que se cristallisaient les craintes : le promoteur immobilier avait déjà porté plainte pour occupation illégale de son bâtiment il y a un an, par d’autres squatteurs (...)

dans ce type de cas, une plainte du propriétaire suffit à lancer une procédure d’expulsion sans décision de justice.

« Ce bâtiment a déjà été squatté, et depuis aucun projet n’est prévu dessus. La SOPIC le laisse vide depuis des années alors que des dizaines de familles peuvent y trouver refuge », indique le collectif, qui appelle la mairie à prendre une position pour empêcher une expulsion. (...)

Si les craintes sont vives, les familles peuvent compter sur le soutien du député de la 7ᵉ circonscription de Seine-Saint-Denis, Alexis Corbière. (...)

Le collectif du 31 rue Gambetta peut aussi compter sur un autre soutien de marque en la personne de Judith Godrèche. L’actrice et militante féministe devrait se rendre sur place dans les prochains jours.