
La réduction du rôle du Parlement à celui d’une chambre d’enregistrement adoptant des textes pourtant fondamentaux dans l’urgence, la reprise en main de la Justice, les menaces pesant sur l’indépendance des médias, la réduction continue des droits des étrangers et les réformes successives du contentieux les concernant sont révélateurs d’un fonctionnement institutionnel antidémocratique.
Les services publics en général et les services judiciaires en particulier, sont à l’agonie. La Justice, qui fait partie des missions régaliennes de l’Etat, n’échappe pas à cette entreprise de démolition. Cette régression majeure prend prétexte d’une « modernisation » de la Justice pour mettre en place une gestion autoritaire, centralisée et normalisée, au détriment du travail de terrain au plus proche du citoyen.
Tout aussi inquiétant, l’empilement de textes répressifs au gré des faits divers, dans une logique qui privilégie systématiquement l’enfermement (pour les mineurs comme pour les majeurs) et aboutit à surpeupler les prisons dans les conditions d’indignité que l’on sait. Cette instrumentalisation de la Justice au service du tout pénal se traduit par des atteintes récurrentes au principe d’indépendance et à l’exercice des droits de la défense.
Une véritable régression sécuritaire est en marche au détriment d’une Justice sociale. On assiste a une régression liberticide qui, loi après loi, s’attaque aux valeurs et aux principes fondamentaux de notre état de droit. Cette deuxième nuit des libertés publiques est le point de départ d’une suite de rencontres pour que vive notre démocratie...