
Le Sea-Eye 4 et le Humanity 1 ont porté assistance à 522 personnes lors de huit opérations de sauvetage en mer Méditerranée, entre vendredi et lundi. Le premier navire fait désormais route vers Gênes, dans le nord de l’Italie, et le deuxième vers Bari, dans les Pouilles. Les ONG déplorent des ports éloignés de la zone de recherche et de sauvetage qui nécessitent plusieurs jours de navigation supplémentaires.
Les opérations ont débuté dans la matinée lorsque le navire humanitaire a "découvert un bateau pneumatique surpeuplé et inutilisable" au large de la Libye, a indiqué SOS Humanity sur X (ex-Twitter). Cent onze migrants ont été pris en charge. Puis, 102 personnes, à bord "d’un [canot] pneumatique voisin", ont été secourues (...)
Enfin, une troisième embarcation a été repérée. "L’eau était déjà entrée dans le canot lorsque l’équipage a sauvé de la détresse les 78 personnes qui s’y trouvaient", a précisé l’ONG.
Parmi ces 291 exilés secourus par le Humanity 1 se trouvent "plus de 70 mineurs non accompagnés, quatre jeunes enfants et plusieurs femmes, dont au moins trois enceintes". (...)
Le centre de coordination de sauvetage italien (MRCC) a demandé aux humanitaires de déposer une partie de ces exilés au port de Lampedusa. Finalement, les garde-côtes italiens sont venus samedi à la rencontre du Humanity 1 et ont pris en charge les 111 rescapés, secourus lors de la première opération.
Les 180 autres naufragés devront, eux, débarquer au port de Bari, dans les Pouilles, à trois jours et demi de navigation. Ils "se voient refuser le droit à un débarquement rapide. Les demandes pour un port plus proche ont été ignorées", a déploré SOS Humanity. Et ce alors que "des vents forts avec des vagues de plus de 1,5 mètres" étaient attendus lundi soir et mardi en Méditerranée, selon l’ONG. (...)
Parmi les personnes secourues, beaucoup "sont affaiblies et gravement déshydratées. Certaines souffrent de brûlures de carburant, des brûlures chimiques qui se produisent lorsque l’essence se mélange à l’eau de mer et se retrouve au contact de la peau", a signalé la médecin Ayesha Sattar à bord du Sea-Eye 4. (...)
Si certains exilés sont secourus par des navires humanitaires, d’autres n’ont pas cette chance. Samedi, 44 migrants ont été pris en charge par des pêcheurs tunisiens au large de Lampedusa mais trois passagers manquaient à l’appel. Selon les survivants, ils n’ont pas survécu à la traversée de la mer.
Depuis le début de l’année, près de 900 personnes ont péri en Méditerranée centrale en tentant d’atteindre les côtes européennes, d’après les chiffres de l’Organisation internationale des migrations (OIM). (...)
"État d’urgence en Méditerranée" (...) (...)