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Infomigrants/RFI
Mauritanie : à Nouadhibou, une école ouvre ses portes aux migrants
#Mauritanie #Espagne #UE #migrants #immigration
Article mis en ligne le 20 novembre 2025
dernière modification le 17 novembre 2025

À Nouadhibou, deuxième ville de Mauritanie, de nombreux Africains partent en pirogues vers les îles Canaries, en Espagne, au péril de leur vie. Dans cette ville portuaire devenue carrefour migratoire, de plus en plus de familles font le choix de rester sur place et tentent d’envoyer leurs enfants à l’école malgré la précarité. Une école, fondée par des migrants pour des migrants, leur ouvre aujourd’hui une chance d’avenir, dans un contexte où l’Europe renforce ses contrôles, et où la Mauritanie devient un partenaire clé de la gestion des flux migratoires.

À l’étage d’une petite maison de Nouadhibou, plusieurs pièces ont été transformées en salles de classe. Particularité : ces classes sont réservées aux enfants de migrants. Yama Fama Ndiaye, Sénégalaise de 12 ans, est à Nouadhibou depuis deux ans avec son père. Elle vient s’inscrire à l’école. "Mon papa travaille dans le poisson. Je veux apprendre le français et l’arabe", explique-t-elle.

Les enfants viennent d’une dizaine de pays d’Afrique de l’Ouest et centrale. Les professeurs, eux, sont membres de l’Organisation de soutien aux migrants et aux réfugiés, qui a créé l’école en 2018. "Les enfants apprennent généralement le français. Ici, il y a plusieurs cultures : les Maliens, les Sénégalais... Ils apprennent les mathématiques arabes. Cela leur permet de s’intégrer dans le pays", précise Blanche, Camerounaise.

Un enseignement adapté aux enfants en situation de migration

Nouadhibou est un lieu de passage prisé des Africains qui cherchent à rejoindre l’Europe : frontalière du Maroc, à quelques jours seulement des Canaries par la mer. L’école adapte son enseignement aux besoins spécifiques de ces enfants venus parfois de très loin. (...)

Sous pression des partenaires européens, la Mauritanie multiplie les contrôles et les rafles contre les migrants sans titre de séjour. Beaucoup de parents n’ont pas obtenu la carte de résidence et ne peuvent donc ni travailler librement ni se déplacer. "On rafle parfois les hommes. On laisse les femmes avec les enfants, raconte Amsatou Vepouyoum, présidente de l’Organisation. Ici, nous sommes en location. Il y a quand même l’apport des parents d’élèves. Ils apportent pour la contribution du loyer et pour donner aux encadreurs, qui sont des bénévoles."

L’école fait payer une petite participation : 600 ouguiyas, soit environ 13 euros par mois. Mais en cette rentrée, le portefeuille des familles est au plus bas, et les inscriptions se font timides (...)