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Martinique : Une étude sismique de l’Ifremer suspendue en urgence pour protéger les baleines
#Martinique #IFREMER #baleines
Article mis en ligne le 11 mars 2025
dernière modification le 9 mars 2025

Un petit pas pour le tribunal, un grand pas pour les baleines. Le tribunal administratif de Fort-de-France (Martinique) a suspendu en urgence une campagne de recherche sismique prévue dans des aires marines protégées des Antilles. Il estime qu’elle était « susceptible de porter atteinte, de manière irréversible, aux espèces protégées de la baleine à bosse et du cachalot ».

Ces études sismiques, à l’initiative de l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer), devaient se dérouler entre mars et avril, notamment dans le sanctuaire Agoa. Cette aire marine protégée est très fréquentée à cette époque de l’année par les cétacés qui viennent donner naissance à leurs petits, rappelle le tribunal dans un communiqué.
Des risques de rupture pour les baleineaux

Le préfet de la Martinique avait autorisé un navire de l’Ifremer à étudier « les mouvements de la tectonique des plaques au niveau de plusieurs points de la zone de subduction des petites Antilles ». Les scientifiques prévoyaient de réaliser « plusieurs échantillonnages de roches, à l’aide de dragues chalutées sur les fonds marins » et d’établir « des profils sismiques, grâce à des relevés de mesures acoustiques ».

La juge des référés a relevé que les appareils utilisés pour établir les profils sismiques « couvrent les basses fréquences utilisées par les mammifères marins et dépassent les seuils impactant ». Ils sont donc « susceptibles de déclencher des réactions comportementales chez les cétacés, en particulier la rupture de la relation mère/enfant ».

Ces appareils peuvent aussi engendrer « des lésions physiologiques au niveau de l’audition et d’autres organes, dont certaines peuvent s’avérer létales », a observé la magistrate (...)

Une victoire des associations environnementales

Cette décision valide l’action des associations de défense de l’environnement des Antilles. Fin février, elles avaient alerté sur ces méthodes.

Elles avaient saisi le tribunal administratif d’un recours en urgence après avoir recueilli plus de 3.400 signatures sur une pétition en ligne. (...)