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France 3
Marchands de sommeil : cinq ans de prison dont quatre ans fermes contre l’ex-policier marseillais qui louait des logements insalubres
#Marseille #logement
Article mis en ligne le 25 janvier 2024
dernière modification le 24 janvier 2024

Le tribunal correctionnel de Marseille a condamné Gérard Gallas, ex-policier reconverti en marchand de sommeil à cinq ans de prison dont quatre ans fermes. Le tribunal a procédé à la confiscation de biens immobiliers et de près de 500 000 euros d’amendes et de frais de dédommagement.

Le procureur Guillaume Bricier, avait requis quatre ans de prison à l’encontre du marchand de sommeil et demandé la confiscation de certains de ses biens. Finalement le tribunal correctionnel de Marseille, ce mardi 23 janvier a prononcé une peine plus lourde de cinq ans de prison dont quatre fermes avec mandat d’arrêt pour Gérard Gallas et son homme de main, Ali Faissoili Aliani. Les deux hommes ont également été condamnés à de lourdes amendes, de 75.000 euros pour l’ancien policier au centre de rétention administrative de Marseille et de 45.000 euros pour son ancien bras droit.

C’est une affaire symbole de la lutte contre l’habitat indigne. (...)

"C’est une grande satisfaction pour toutes les victimes. Ce sont des personnes invisibles qui ont gagné en visibilité, malgré leur statut d’étrangers en situation irrégulière", a réagi Me Aurélien Leroux, avocat de plusieurs locataires et de deux associations marseillaises, Réseau Hospitalité et Un centre-ville pour tous.

"C’est la peine la plus lourde jamais prononcée contre un marchand de sommeil à Marseille", ville gangrénée par l’habitat indigne, avec 40.000 taudis, soit 10% du parc immobilier, et "cette décision s’inscrit dans un ras-le-bol à Marseille et en France", a ajouté l’avocat, rappelant que ce verdict survient quelques heures seulement après l’adoption à l’Assemblée nationale d’un projet de loi contre "l’habitat dégradé" qui prévoit de nouveaux outils pour lutter contre les marchands de sommeil.

Même satisfaction du côté des associations parties civiles (...)

une quarantaine de familles, toutes sans-papiers ou demandeurs d’asile ont témoigné auprès des enquêteurs. Certaines vivaient dans des appartements de moins de cinq mètres carrés, envahis de punaises de lit et autres nuisibles, parfois sans chauffage, comme le relatait le journal Le Monde en mars 2023. (...)

Des immeubles frappés de périls

Dans l’un des immeubles, frappé d’un arrêté de péril en mars 2021, des cloisons ont été montées, afin de multiplier les logements. Le propriétaire louait ainsi 21 logements, contre 6 auparavant. (...)

Dans cette affaire, la mairie de Marseille a également porté plainte. Constituée partie civile, la ville a fait de la lutte contre l’habitat insalubre, l’une de ces priorités. (...)

"Mise en danger d’autrui"

Dans son réquisitoire, le procureur avait mis en avant "le choix délibéré" de Gérard Gallas d’acheter des immeubles à bas prix, dans des quartiers pauvres, et de cibler des "locataires vulnérables, des personnes en situation irrégulière, familles avec enfants mineurs, femmes enceintes, demandeurs d’asile, personnes en état de précarité sociale".

"On n’est pas dans une infraction d’ordre administratif, mais dans une infraction au Code pénal : l’atteinte à la dignité humaine", avait insisté Guillaume Bricier, avec "mise en danger d’autrui".