
Samedi 8 août 14h
Plusieurs dizaines de protestataires ont commencé à affluer rue Weygand, aux abords du Parlement. Certains d’entre eux ont lancé des projectiles vers les barrières érigées pour entraver les accès au bâtiment et à s’en prendre aux barrières métalliques barrant l’accès à l’hémicycle, ainsi qu’aux plaques en bois protégeant les commerces. Quelques minutes après le début de ces débordements, les forces de l’ordre sur place ont commencé à tirer des gaz lacrymogènes. (...)
Sur Twitter, l’armée libanaise a rappelé aux manifestants qu’il est de leur "devoir de préserver l’aspect pacifique de leur mouvement de protestation, d’éviter les coupures de route et toute atteinte aux biens publics et privés", ajoutant que l’armée "comprend l’ampleur de la douleur dans le cœur des Libanais et la difficulté de la situation". (...)
"Le pire qui pouvait nous arriver est arrivé. Mourir dans sa maison dans ces conditions... Donc si on ne manifeste pas aujourd’hui, si on ne crie pas notre colère aujourd’hui, alors c’est qu’il n’y a plus rien à faire. Qu’on ne pourra plus jamais rien changer. Il faut le changement maintenant, à la tête de ce pays. Il faut tout changer." (...)
Après l’appel de l’armée à une manifestation pacifique, les Forces de sécurité intérieure ont également lancé un appel aux protestataires : "Nous comprenons la grande colère des manifestants, mais nous les appelons dans le même temps à la retenue, et à s’exprimer de manière civilisée et pacifique, loin de toute manifestation de violence, d’atteinte aux biens publics et privés. Nous les appelons à cesser de s’en prendre à nos agents qui font leur devoir de préserver la sécurité". (...)
Des protestataires menés par des officiers à la retraite ont pris d’assaut le palais Bustros, le siège du ministère des Affaires étrangères à Beyrouth fortement endommagé par la double explosion de mardi, et y ont déployé une banderole sur laquelle on peut lire : "Beyrouth, ville sans armes", en référence au Hezbollah, et "Beyrouth capitale de la révolution".
Prenant la parole, le général à la retraite Sami Rammah a annoncé que le palais Bustros était devenu un quartier général de la Révolution.
Des images de télévision ont montré un contestataire brûlant un portrait officiel du président Michel Aoun.
Les manifestants auraient l’intention occuper l’ensemble des ministères.
19:11 heure de Beyrouth (...)
Une effigie en carton du Premier ministre Hassane Diab avec la corde au cou a été brandie sur la place des Martyrs. (...)
Le bâtiment du Virgin Megastore, qui se trouve dans le centre-ville de Beyrouth où l’atmosphère reste tendue, est en flammes, selon notre journaliste sur place.
Selon un dernier bilan de la Croix-Rouge, 32 blessés ont été transportés dans les hôpitaux et 110 manifestants ont été soignés sur place.
Par ailleurs, un ingénieur a demandé à tous les manifestants se trouvant au siège du ministère des Affaires étrangères de quitter les lieux car les bâtiments, endommagés par la double explosion de mardi, risquent de s’effondrer.
En outre, la police du Parlement a démenti avoir ouvert le feu à balles réelles sur les manifestants.
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Un agent des Forces de sécurité intérieure est décédé alors qu’il intervenait à l’intérieur de l’hôtel Le Gray, qui longe la place des Martyrs, selon l’Agence nationale d’Information (Ani, officielle). Aucune information n’est toutefois encore disponible sur les circonstances du décès. La Croix rouge libanaise a, elle, fait état dans un nouveau bilan, de 55 blessés hospitalisés et 117 personnes traitées directement dans le centre-ville. (...)
Des manifestants sont parvenus à entrer dans le ministère de l’Économie, situé dans le complexe de bâtiments de la rue des Lazaristes. De l’intérieur, les contestataires ont jeté par la fenêtre un portrait de Michel Aoun, selon des images du groupe Facebook Akhbar al-Saha.
Des contestataires sont également entrés dans le siège de l’Association des banques du Liban, proche de la place des Martyrs, où ils ont détruit le mobilier.
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Le Premier ministre libanais Hassane Diab a annoncé samedi soir qu’il allait proposer la tenue d’élections législatives anticipées pour sortir de la crise "structurelle" du pays. L’organisation de législatives anticipées est l’une des principales revendications de la contestation contre la classe dirigeante. (...)
Les contestataires ont pris d’assaut le ministère de l’Environnement, dans le centre-ville de Beyrouth, et dans celui de l’Energie, situé sur la Corniche du fleuve, dans le nord de Beyrouth.20:23 heure de Beyrouth (...)
Dans le ministère de l’Énergie, pris d’assaut par des manifestants, ces derniers ont voulu prendre, du bureau du ministre Raymond Ghajar, une série de documents. Ils en ont toutefois été empêchés par des militaires et policiers déployés sur place. Après quelques minutes de négociations avec les forces de sécurité, les contestataires ont fini par quitter les lieux. 20:51 heure de Beyrouth (...)
Sur les voies menant au pont Charles Helou, dans le centre-ville, les contestataires ont mis le feu à toutes les bennes à ordures se trouvant au bord de la route, alors que de nombreux manifestants quittent, progressivement, le centre-ville de Beyrouth. (...)
L’armée a chargé les manifestants qui occupaient le Palais Bustros, siège du ministère de Affaires étrangères à Beyrouth. Les soldats ont chargé les contestataires qui refusaient de quitter les lieux et ont tiré des balles en caoutchouc afin de les disperser. 22:05 heure de Beyrouth (...)
A 23 heures, il ne restait que quelques petits groupes de manifestants aux alentours du centre-ville de Beyrouth, où l’armée et les forces de sécurité se sont déployées.