Une nouvelle voix s’élève pour dénoncer les conditions de détention de la prison d’Evin en Iran. Arrêté en septembre 2022 à Téhéran alors qu’il visitait le pays en tant que touriste, le Français Louis Arnaud avait finalement été libéré le 13 juin dernier, après une incarcération de deux ans.
Le consultant de 35 ans raconte son calvaire en exclusivité à France 24. C’est la première fois qu’il prend la parole à la télévision.
Si l’ex-détenu déclare être "très heureux d’avoir retrouvé" sa liberté, il déplore "le sentiment mitigé" d’avoir laissé dernier lui "une famille – d’autres prisonniers français, et d’autres nationalités" restés sur place.
Accusé d’avoir participé aux manifestations de protestation contre la mort de Mahsa Amini, jeune Kurde iranienne morte après son arrestation par la police des mœurs, il avait été arrêté avec d’autres Européens. Ses compagnons de voyage avaient été assez vite libérés, mais Louis Arnaud était resté en prison "pour sa nationalité" avant d’être condamné, en novembre 2023, à cinq ans de prison pour "propagande et atteinte à la sécurité de l’État iranien".
Le Français explique avoir "été traité comme un animal". Pièce minuscule sans fenêtres, lumières allumées en continue, surveillance incessante des caméras... "Tout est fait pour que vous soyez déchus de votre humanité", relate Louis Arnaud, qui a été placé dans le quartier de haute sécurité de la prison d’Évin, complexe pénitentiaire situé à Téhéran où se mêlent détenus d’opinion, manifestants ou encore prisonniers binationaux.
Le Quai d’Orsay, qui considérait Louis Arnaud comme "otage d’État", avait demandé sa libération immédiate et sans conditions.