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Mediapart
Les rêves de vengeance d’Arnaud Mimran contre des juges et un journaliste de Mediapart
#mediapart #journalistes
Article mis en ligne le 1er octobre 2023
dernière modification le 30 septembre 2023

Selon des écoutes de la brigade criminelle, Arnaud Mimran, l’une des têtes pensantes de l’escroquerie aux quotas carbone, aujourd’hui accusé de plusieurs meurtres, a multiplié depuis sa cellule les projets de guet-apens et de vengeance. Auteur d’articles et d’un livre en 2018 sur l’affaire, le journaliste de Mediapart Fabrice Arfi a été ciblé.

(...) Écrire sur les mafias n’est pas sans risque. Le baromètre établi par Reporters sans frontières (RSF) le montre chaque année : le crime organisé fait des victimes un peu partout dans le monde, et des menaces pèsent constamment sur la presse.

Derrière les barreaux depuis 2015, l’un des cerveaux de la gigantesque escroquerie aux quotas carbone, Arnaud Mimran, 51 ans, furieux contre les articles de Mediapart, a ainsi échafaudé des scénarios de vendetta visant notre journaliste Fabrice Arfi, coresponsable du service enquêtes. Il a aussi imaginé d’autres pièges, dont un « guet-apens » ayant pour but d’intimider l’ancien juge d’instruction Guillaume Daieff, qui avait dirigé les investigations sur le « casse du siècle ».
Arnaud Mimran est détenu au centre pénitentiaire du Havre. (...)

Il a été condamné définitivement dans l’escroquerie aux quotas carbone à huit ans de prison. Il a aussi été condamné définitivement à treize ans de réclusion criminelle pour enlèvement, séquestration et extorsion de fonds contre un financier turco-suisse – une affaire dans laquelle il avait même simulé son propre kidnapping. Et il est actuellement mis en examen pour « meurtre en bande organisée » dans trois affaires d’homicides, dont celui de son ex-beau-père, le milliardaire Claude Dray. (...)

Arnaud Mimran a été interrogé en novembre 2021 par les enquêteurs sur les menaces visant Fabrice Arfi. (...)

Arnaud Mimran dit qu’il plaisante aussi lorsqu’il parle de certains juges qui ont enquêté sur lui, comme Benoist Hurel (sur les meurtres) et Guillaume Daieff (sur l’escroquerie), qu’il va emmener dans sa tombe avec lui. (...)

« Nous sommes d’autant plus inquiets que c’est fortuitement, par nos propres investigations, que nous avons appris les risques encourus par Fabrice Arfi, sans en avoir été alertés au préalable par des interlocuteurs judiciaires ou policiers. C’est pourquoi nous saisissons d’urgence le parquet afin qu’il nous éclaire sur cette passivité et qu’il y mette fin » (...)