
Le tribunal correctionnel de Bordeaux a décidé ce jeudi 7 décembre de relaxer les deux fondatrices de l’association « Eaux secours agissons », poursuivies pour diffamation par Pure Salmon France.
Lors du procès le 2 novembre dernier à Bordeaux, Pure Salmon France a reproché 13 imputations diffamatoires à « Eaux secours agissons », association spécialement créé pour contester ce projet de ferme à saumons géante envisagé au Verdon (Gironde), dont certaines contenues dans la pétition en ligne.
Mais le tribunal a considéré qu’une seule de ces imputations relevait de la diffamation, c’est-à-dire portant atteinte à l’honneur et à la réputation de Pure Salmon, celle l’accusant de mentir sur la qualité des eaux rejetée dans l’estuaire.
« Soulagement »
La justice a toutefois considéré qu’Eaux secours agissons l’avait avancée à partir d’une enquête sérieuse et avec prudence dans l’expression, et retenu la bonne foi. Il a donc relaxé l’association et ses deux cofondatrices, Alice Soulié et Esther Dufaure. (...)
La CLE du SAGE (Schéma d’aménagement et de gestion des eaux) Nappes Profondes a en effet estimé récemment qu’en puisant dans une nappe de surface les grandes quantités d’eau saumâtre nécessaires à l’alimentation des bassins à saumons, situés sur terre, l’exploitation de Pure Salmon pourrait affecter la nappe plus profonde, datant de l’éocène, qui alimente le Médoc en eau potable. (...)
La relaxe des deux militantes écologistes est « un nouveau revers pour ce projet dont les porteurs se révèlent incapables de répondre aux incohérences et aux lacunes relevées par Eaux Secours Agissons et les élu·es écologistes », souligne Laure Curvale, vice-présidente du Département de la Gironde. (...)
L’affaire est toutefois close sur le plan pénal, puisque seul les prévenus ou le parquet peuvent faire appel de la décision. Pure Salmon France peut demander réparations de préjudices au civil, mais pas dans une procédure pour diffamation, qui relève de la loi de la presse de 1881, et de la justice pénale. (...)
Quant au projet de ferme géante, il poursuit malgré tout son chemin, avec un examen en cours par les autorités de son nouveau dossier d’autorisation Installations classées protection de l’environnement (ICPE).