
Selon le cabinet du ministre de l’Agriculture, les mégabassines illégales vont être détruites, même celles déjà en fonctionnement. Une annonce inédite alors que les recours contre ces retenues d’eau agricoles se multiplient
« Les retenues de substitution illégales seront vidées et démontées. » Cette déclaration inédite a été faite par le cabinet de Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture, lors d’une conférence de presse sur la déclinaison du « plan Eau » au niveau agricole le 7 novembre. (...)
En février dernier, le Conseil d’État avait confirmé l’interdiction de remplir les cinq mégabassines des communes de Cram-Chaban, La Laigne et La Grève-sur-Mignon. En cause : des études d’impact sur les milieux défaillantes.
La fin d’une longue procédure judiciaire entamée par les opposants en 2008. (...)
Cinq ans d’exploitation illégales (...)
« L’État n’avait jamais eu une position aussi tranchée sur le sujet. Mais je pense qu’ils sont obligés de lâcher du lest. Je pense qu’ils n’ont pas le choix que de déclarer que toutes les décisions de justice doivent être respectées », estime l’eurodéputé écologiste Benoît Biteau, farouche opposant aux mégabassines. (...)
Finie la « pratique du fait accompli » ?
Actuellement trois des cinq bassines sont en fonctionnement. Celle de la commune de La Laigne, fissurée et l’un des trois bassins de la commune Cram-Chaban ne sont pas exploités. Cette dernière avait été la cible des opposants lors d’une manifestation en novembre 2021. Les militants avaient mis le feu aux bâches en plastique qui assurent l’étanchéité de l’ouvrage et subtilisé l’une des pompes.
Ces dégradations avait provoqué la colère du syndicat agricole productiviste FNSEA qui avait porté plainte. L’eurodéputé écologiste Benoît Biteau, avait au contraire justifié ces actes de contestation (...)
Si le ministère de l’Agriculture tenait parole et ordonnait la destruction des cinq bassines de Charente Maritime, cela créerait un précédent politique et juridique. (...)
De quoi donner de l’espoir aux opposants qui se battent contre ces projets de bassines très contestés depuis des années.