
Leur colère ne retombe pas. Les médecins indiens sont en grève, samedi 17 août, après le viol et le meurtre d’une jeune praticienne la semaine dernière. Les violences faites aux femmes représentent un mal endémique dans le pays le plus peuplé du monde.
La découverte du corps ensanglanté de cette médecin de 31 ans, le 9 août, dans un hôpital public de Calcutta, dans l’est du pays, a entraîné de violentes manifestations dans plusieurs villes.
Dans un premier temps, médecins et professionnels de santé ont appelé à manifester pour obtenir la mise en place de mesures. Des dizaines de milliers d’Indiens ont rapidement rejoint le mouvement.
"Trop, c’est trop"
Le corps de la médecin assassinée a été retrouvé dans un amphithéâtre de l’hôpital universitaire, ce qui laisse penser qu’elle s’y était rendue pour se reposer lors d’une garde de 36 heures.
Une autopsie a confirmé le viol et l’homicide. Dans une requête déposée auprès du tribunal, les parents de la victime ont dit soupçonner un viol collectif.
Les médecins des hôpitaux publics de différents États ont interrompu le 12 août les soins non urgents pour une durée "indéterminée", réclamant justice et davantage de sécurité sur leur lieu de travail.
Samedi matin, l’Association médicale indienne (IMA) a intensifié le mouvement en décrétant une grève de 24 heures, excepté pour les urgences. (...)
Les médecins réclament la mise en œuvre du projet de loi sur la protection centrale (Central Protection Act) visant à prémunir les soignants contre la violence.
Les violences sexuelles à l’encontre des femmes sont très répandues en Inde, avec en moyenne près de 90 viols par jour signalés en 2022 dans ce pays de 1,4 milliard d’habitants.