
Après une manifestation avortée vendredi dans un champ en feu près de Poitiers, plusieurs milliers d’opposants aux réserves d’irrigation mettent le cap samedi sur le port de La Rochelle, qu’ils comptent bloquer "symboliquement" pour dénoncer les pratiques de l’agro-industrie.
Les organisateurs de la manifestation - dont le collectif Bassines Non Merci (BNM) - ont annoncé un rassemblement, à la fois "en ville et en bord de mer", dans une ambiance "de fête et de carnaval".
Au programme de cette deuxième journée de mobilisation, l’"encerclement" du port pour dénoncer les "méga-coopératives" céréalières qu’ils associent à la construction des "bassines" et à l’"accaparement" de la ressource en eau par l’agro-industrie.
"Nous déambulerons joyeusement pour encercler le port et bloquer ces flux (...) A toutes celles et ceux qui aiment naviguer, nous vous invitons à prendre vos gilets de sauvetage et à ramener vos kayaks, paddles, et autres engins de plage pour constituer un cortège marin !", ont lancé les organisateurs.
Dans leur viseur, les "silos géants" sur le port, autant de "gigantesques stocks spéculatifs", où les céréales sont soumises "aux fluctuations boursières". Un lieu d’autant plus symbolique que le port agro-industriel de La Pallice est le "deuxième port exportateur de céréales du pays", argumentent-ils.
"Les bassines ne sont pas faites pour faire de la culture localement mais pour nourrir les marchés internationaux", a déclaré vendredi Julien Le Guet, l’un des porte-paroles du mouvement, qui "espère" pouvoir bloquer le port "symboliquement".
Centre-ville bouclé
L’usage de grenades lacrymogènes par les forces de l’ordre pour les disperser dans un champ de paille récemment moissonné, sous une chaleur accablante, a provoqué plusieurs départs de feu, rapidement éteints par les pompiers. (...)
"Au vu de l’irresponsabilité de la gendarmerie, et au vu de la tonalité de cette manifestation, et aussi parce que l’on a appelé à deux jours de manifestations, on va (...) se préserver pour demain, et demain ce sera une autre partie", a lancé un organisateur au mégaphone pour couper court à la marche.
Craignant des débordements jusqu’au centre historique de La Rochelle, très touristique en période estivale, la préfecture de Charente-Maritime a interdit de manifester dans "toute la ville" et ce, jusqu’à dimanche 06H00. (...)
Entre 5.000 et 7.000 personnes ont convergé depuis mardi au "Village de l’eau" organisé jusqu’à dimanche à Melle (Deux-Sèvres) par BNM, les mouvements écologistes Les Soulèvements de la Terre et Extinction Rébellion, l’union syndicale Solidaires et l’association altermondialiste Attac, avec la participation de 120 structures militantes. (...)
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– (Mediapart/journalistes AFP)
« Bassines » : la manifestation avorte après un incendie déclenché par l’action des gendarmes
Les organisateurs de la manifestation interdite contre les « bassines », vendredi dans la Vienne, ont renoncé à manifester vers un site « emblématique de l’agro-industrie », après un incendie déclenché par les forces de l’ordre qui tentaient de les disperser.
Le feu « s’est déclenché dans un champs suite aux sommations des gendarmes et à l’emploi de grenades lacrymogènes », a indiqué la préfecture de la Vienne. Le cortège a alors décidé de faire demi-tour, préférant « se préserver » en vue d’une autre manifestation annoncée samedi sur le port de La Rochelle.

Les pompiers intervenus sur place ont ensuite éteint les flammes.
« Le gouvernement a essayé de nous enfumer », a lancé au mégaphone Julien Le Guet, porte-parole du collectif Bassines Non Merci.
« Au vu de l’irresponsabilité de la gendarmerie, et au vu de la tonalité de cette manifestation, et aussi parce que l’on a appelé à deux jours de manifestations, on va remarcher vers l’endroit où l’on a pique-niqué pour se préserver pour demain, et demain ce sera une autre partie », a lancé un autre militant au reste des troupes.
Face au quadrillage des lieux par les gendarmes, les organisateurs avaient précédemment renoncé à manifester à Saint-Sauvant, où une bassine doit être construite à l’automne, rejoignant finalement l’agglomération de Poitiers à la mi-journée.
De là, un cortège d’environ 1.500 personnes selon les autorités, avec de nombreux visages masqués, a démarré vers 15 heures en scandant le slogan « no bassaran », sous la surveillance d’un hélicoptère.
« On va marcher vers un site emblématique de l’agro-industrie car c’est ça qu’on veut démanteler. On va tenter un geste symbolique d’expropriation des accapareurs, on va voir jusqu’où on va arriver », a annoncé une militante au micro, citant la coopérative agricole Terrena, dont une filiale est implantée à quelques kilomètres. (...)