
Le 25 janvier dernier, une adolescente placée à l’ASE s’est suicidée dans la chambre d’hôtel où elle était hébergée. Un type de placement pourtant interdit par la loi depuis 2022.
(...) Lyes Louffok, militant pour les droits de l’enfant ne cache pas sa colère. Le 25 janvier dernier, une adolescente de 15 ans a été retrouvée morte après s’être ôté la vie dans un hôtel d’Aubières, dans le Puy-de-Dôme.
Suivie par l’aide sociale à l’enfance (ASE), elle était placée dans un ex-hôtel. Pourtant, en 2022, la loi Taquet a interdit cette pratique qui scandalise les travailleurs sociaux et militants depuis des années. (...)
Un décret d’application qui manque à l’appel
Placée sur décision de justice depuis 2011, l’adolescente était accompagnée depuis 2022 par l’association Alteris. Son hébergement en hôtel avait été acté par le juge pour enfants et l’ASE la même année. Selon Mediapart, elle avait été placée dans cet hôtel des environs de Clermont-Ferrand en août 2023 et y a séjourné durant cinq mois. (...)
Comment, en 2024, une adolescente de 15 ans a-t-elle pu être hébergée dans cette structure de la périphérie de Clermont-Ferrand ? « Le Parlement a laissé un délai de deux ans aux départements et à l’État pour mettre en place cette interdiction et faire en sorte d’accueillir les enfants dans de meilleures conditions, explique Lyes Louffok. Un décret devait être publié pour encadrer cette période transitoire, mais il ne l’a jamais été. » Sans décret, l’interdiction n’est pas appliquée. (...)
Pourquoi ce décret n’a-t-il jamais été publié ? Pour les personnes interrogées, il n’y a pas d’autre explication qu’un manque de volonté politique flagrant. (...)
Il y a déjà eu des drames : Jess Sebah, poignardé dans un hôtel des Hauts-de-Seine, Anthony Lambert, mort après avoir été placé par l’ASE dans un camping… soupire Lyes Louffok. À chaque fois, on répond aux interviews, on réexplique les mêmes choses. Combien de morts faudra-t-il compter encore avant que l’interdiction entre en œuvre ? » (...)