
Menacé, parmi d’autres, « d’une balle dans la nuque » par le site d’extrême droite « Réseau libre », David Dufresne, fondateur d’Au Poste, se joint à la plainte collective initiée par Forbidden Stories. Hébergé en Russie, le site bénéficie de la protection du régime de Poutine.
Né en 2015, auto-fermé fin 2018, puis réouvert en 2023, le site Réseau Libre se croyait à l’abri de toutes poursuites, hébergé qu’il était sur des serveurs russes (« pour éviter la censure collaborationniste française »). Erreur d’amateurs. Plainte collective a été déposée par le cabinet Brengarth & Bourdon auprès du Parquet de Paris pour « menaces de mort » et « provocation de commettre un crime ou un délit ». D’autres avocats sont sur le coup. De nombreux journalistes s’associent.
Le 3 octobre 2023, le site Réseau Libre publiait ceci : « les fouilles merde veulent être encore plus protégés » :
L’objet de la colère du torchon suprémaciste ? Etre 180 journalistes, responsables politiques ou syndicaux, personnalités publiques, à avoir signé une tribune dans L’Humanité demandant « au gouvernement de protéger, pour tous les médias, le libre exercice de leur mission d’information ». Parue la veille, la tribune pointait les intimidations à répétition exercées sur les médias enquêteurs en France (espionnage à distance, gardes à vue, perquisitions, saisies de documents, procédures bâillons). On en avait causé Au Poste avec Ariane Lavrilleux.
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Médiapart écrivait il y a cinq ans : « certains membres du site Réseau libre ont cherché à perpétrer des attentats visant la communauté musulmane ». Ils étaient alors 800 membres, selon le quotidien, à auto-alimenter leurs peurs, leurs angoisses, leurs haines et leurs cibles.
Selon Libération, l’administrateur du site serait Joël Michel Sambuis, ancien militant d’extrême droite de 64 ans, condamné pour « détention d’armes », « escroquerie », « faux et usage de faux ». Exilé en Russie en 1998 à l’aide d’un faux passeport, depuis protégé par le régime de Poutine, Sambuis est soupçonné d’être le fondateur de plusieurs sites phares de la fachosphère, type SOS-Racaille. Arrêté à Moscou en 2003, la Russie a refusé de l’extrader en 2004. (...)