
Avec l’élection de Donald Trump, les géants américains de la tech espèrent trouver un soutien de poids face à l’Union européenne, accusée de sur-réglementer leurs activités. Bruxelles assure rester inébranlable, malgré une pression croissante et des incertitudes liées au renouvellement de la Commission.
Les grandes entreprises américaines de la tech espèrent avoir trouvé en Donald Trump leur champion qui tordra le bras à la Commission européenne. Le régulateur a en effet ce défaut de faire son boulot : réguler. Ce qui implique d’infliger des sanctions pour abus de position dominante et de mettre en œuvre des règles parfois très contraignantes pour rééquilibrer la concurrence.
La Commission cédera-t-elle face à Trump ?
Mark Zuckerberg, en pleine phase de trumpisation accélérée, ne s’y est d’ailleurs pas trompé. Lors du changement radical de la modération ses les réseaux sociaux de Meta, le créateur de Facebook a annoncé qu’il allait travailler avec le futur locataire de la Maison Blanche pour « s’opposer aux gouvernements étrangers qui s’attaquent aux entreprises américaines pour censurer davantage ». De quoi susciter pas mal d’interrogation, voire d’inquiétude, en Europe.
Mark Zuckerberg a même enfoncé le clou dans un podcast, où il a demandé à Donald Trump de mieux défendre les intérêts de la tech US sur le vieux continent. La Commission, dont la composition a été profondément remaniée suite aux élections européennes, réexaminerait ses enquêtes sur les groupes technologiques, croit savoir le Financial Times.
Apple, Meta et Google font l’objet de plusieurs enquêtes suite à la mise en place du règlement sur les marchés numériques (DMA) en mars dernier. Cette procédure de réexamen pourrait déboucher sur des modifications ou des réductions dans le champ des enquêtes. (...)
Thierry Breton et Margrethe Vestager, deux des principaux partisans de la « ligne dure » contre la tech US, ne sont plus là. De fait, les priorités de la nouvelle Commission pourraient évoluer. Le porte-parole en chef a d’ailleurs déclaré hier mardi qu’il peut y avoir une « réalité politique » outre Atlantique qui exerce une « pression sur le travail technique [de la Commission] ». Il ajoute : « Nous examinerons et évaluerons sur la base de mesures concrètes et des actions de la nouvelle administration Trump ».
Le retour de Donald Trump aux affaires va forcément provoquer de nouvelles frictions entre les États-Unis et l’Europe. Le président élu veut absolument mener une nouvelle guerre commerciale avec ses plus proches alliés, et le sort des mastodontes US de la tech fait sans aucun doute partie de l’équation. (...)