
La fonte des glaces dans l’Arctique pourrait ouvrir de nouvelles voies pour les câbles Internet qui reposent au fond des océans et transportent la majeure partie du trafic international de données.
Les câbles sous-marins permettent de passer de très grosses quantités de données avec une latence faible. Un autre moyen de communication est de passer par des satellites géostationnaires, mais ils sont situés à 36 000 km et un aller-retour du signal demande donc de parcourir pas moins de 72 000 km, avec donc une latence importante. Cette dernière est incompressible car elle dépend directement de la vitesse de la lumière.
Les câbles en mer Rouge sous tension
Plus de 90 % du trafic Europe-Asie passe par la mer Rouge. Dans cette région, selon Le Monde, transite « chaque année 12 % du trafic mondial, dont 75 % des exportations européennes ». Des câbles y ont été coupés le mois dernier à la suite d’une mise en garde du gouvernement yéménite contre les attaques des rebelles houthis soutenus par l’Iran, opposés à l’offensive israélienne dans la bande de Gaza. En plus du sabotage, les conflits rendent compliqués les opérations de réparations sur site. De plus, des gazoducs et câbles de télécommunications de la mer Baltique ont été endommagés l’année dernière, relève Politico, un navire chinois étant « potentiellement suspecté ». Il y a quelques semaines, des câbles longeant les côtes Atlantique de l’Afrique tombaient en panne, probablement à cause « d’un glissement de terrain sous-marin, possiblement lié à des mouvements sismiques ». (...)
Relier l’Europe et le Japon, en passant par l’Arctique
En réponse à ces « goulots d’étranglement », le projet Far North Fiber de câble de 14 500 kilomètres de long vise à relier directement l’Europe au Japon, via le passage du Nord-Ouest dans l’Arctique, avec des sites d’atterrissage au Japon, aux États-Unis (Alaska), en Norvège et en Irlande. (...)
Un projet qui « aurait été impensable il y a encore quelques années, lorsqu’une épaisse couche de glace pluriannuelle rendait la navigation impossible » mais qui, avec le changement climatique et alors que l’Arctique « se réchauffe à un rythme inquiétant, près de quatre fois plus vite que le reste du monde » (la glace de mer diminue de près de 13 % par décennie, ndlr), est devenu envisageable. (...)
Ouverture en 2027, cout d’un milliard de dollars (...)
Polar Express : un câble Russe aux frontières de l’Europe et de l’Asie
Notez qu’il existe déjà un câble sous-marin de 12 500 km, Polar Express, passant tout près du Japon et de la Finlande, mais ne desservant que des villes en Russie. Il « encercle » donc la Russie par le nord et l’est. Le premier tronçon a été mis en service en 2022. (...)