
Le cinéaste iranien primé Mohammad Rasoulof déclare avoir fui le pays après avoir été condamné à une peine de prison pour avoir tourné son dernier film en secret.
Dans un message posté sur Instagram, il a déclaré qu’il se trouvait dans un "endroit sûr" après que des personnes ont "risqué leur vie" pour l’aider à franchir les frontières.
Son film, The Seed of the Sacred Fig, sera présenté en avant-première au festival de Cannes, qui s’ouvrira mardi.
M. Rasoulof a remporté le premier prix du festival de Berlin 2020 avec There Is No Evil, un film sur la peine de mort en Iran.
"Je suis reconnaissant à mes amis, à mes connaissances et aux personnes qui m’ont gentiment, généreusement et parfois au péril de leur vie, aidé à sortir de la frontière et à me mettre en sécurité après un long et difficile voyage", a-t-il écrit dans son message lundi.
Son avocat Babak Paknia a déclaré à l’agence de presse AFP : "Je peux confirmer que Mohammad Rasoulof a quitté l’Iran et qu’il assistera au festival de Cannes".
Les autorités iraniennes avaient tenté de le forcer à demander aux organisateurs de retirer La graine de la figue sacrée de l’événement, mais il avait refusé de le faire.
M. Rasoulof, âgé de 51 ans, n’a donné aucun détail sur son itinéraire de fuite. Il a également posté une vidéo d’une montagne enneigée, ce qui laisse penser qu’il a franchi la frontière irakienne ou turque avec l’aide de passeurs.
La semaine dernière, un tribunal l’a condamné à huit ans de prison pour "collusion contre la sécurité nationale".
Dans sa déclaration publiée sur Instagram, il a déclaré : "L’ampleur et l’intensité de la répression ont atteint un point de brutalité tel que les gens s’attendent chaque jour à la nouvelle d’un nouveau crime odieux du gouvernement."
Rasoulof a eu à plusieurs reprises maille à partir avec les tribunaux islamiques iraniens. En 2019, il a été condamné à un an de prison pour son film Un homme intègre, primé au festival de Cannes 2017.
Après There is no Evil en 2020, le réalisateur a été reconnu coupable de propagande antigouvernementale et condamné à une autre peine d’un an.