
Le mardi 7 mai se tient le procès de l’« agent orange », un herbicide employé comme arme chimique par l’armée des États-Unis durant la guerre du Vietnam (1955-1975). Tran To Nga, âgée de 82 ans, assigne en justice quatorze multinationales agrochimiques, dont Monsanto, pour avoir produit et commercialisé le défoliant, massivement déversé dès 1965.
« Ce procès historique est celui de la dernière chance pour obtenir justice et permettre aux victimes d’envisager la reconstruction individuelle et collective, près de cinquante ans après la fin du conflit » affirment, dans une tribune publiée dans le journal Le Monde, le Collectif Vietnam-Dioxine et des personnalités politiques, syndicales et associatives.
Tran To Nga a subi à 24 ans les épandages d’« agent orange », déversé par les avions de l’armée des États-Unis. « L’objectif était de débusquer et d’affamer les résistants et résistantes cachés dans la forêt en faisant tomber les feuilles des arbres et en détruisant les terres agricoles », rappellent les signataires de la tribune.
La femme — qui souffre de tuberculose à répétition, d’un cancer, d’alpha-thalassémie, et d’un diabète de type 2 avec une rare allergie à l’insuline — a déposé plainte en 2014 au tribunal judiciaire d’Évry. En 2021, le parquet s’est déclaré incompétent à juger du fond de l’affaire. Ses avocats ont alors fait appel de cette décision. L’affaire est aujourd’hui reconduite devant la cour d’appel de Paris. (...)
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– (Thread Reader)
Je suis à la cour d’appel de Paris, sur l’île de la Cité, pour couvrir le procès de Tran To Nga. Contre 14 multinationales de l’agrochimie, cette franco-vietnamienne se bat pour faire reconnaître le lien entre ses maladies et l’agent Orange durant la guerre du Vietnam. (...)
Aujourd’hui tout l’enjeu est donc de savoir si ce tribunal peut juger les multinationales qui ont fourni l’agent Orange à l’armée américaine. Dont Monsanto-Bayer ou encore Dow chemical (...)
« On ne va débattre que de l’immunité de juridiction » avait déclaré l’avocat Bertrand Repolt, devant les journalistes, mais « on vient avec des éléments nouveaux » promet-il. « C’est un procès pour l’histoire » a insisté l’autre avocat, @BourdonWilliam2. (...)