
Le Pakistan et l’Afghanistan se sont mis d’accord dimanche 19 octobre sur un "cessez-le-feu immédiat" après des pourparlers au Qatar pour tenter de ramener durablement le calme à leur frontière, après une confrontation ayant fait des dizaines de morts.
Au cours de négociations entamées samedi à Doha, "les deux parties se sont mises d’accord sur un-cessez-le-feu immédiat et l’instauration de mécanismes pour consolider une paix durable et la stabilité", a annoncé dans un communiqué publié sur X le ministère qatari des Affaires étrangères.
Les modalités de cet accord et de ces mécanismes n’ont pas été dévoilées, mais les deux parties doivent se retrouver en Turquie, un autre pays médiateur, pour s’assurer de sa mise en œuvre. Selon Islamabad, cette rencontre se déroulerait le samedi 25 octobre.
"Nous sommes parvenus à la conclusion que chaque pays respectera l’autre, ne violera pas le droit de l’autre, ne soutiendra pas d’actions hostiles à l’autre et aucun parti ou groupe ne sera autorisé à nuire à la sécurité de l’autre pays ou à l’attaquer", a déclaré le ministre taliban de la Défense, Mohammed Yaqoub. (...)
Kaboul et Islamabad se sont affrontés pendant une semaine dans des combats d’une rare ampleur ayant fait des dizaines de morts, des combattants ainsi que des civils, et débordé jusque dans la capitale afghane, théâtre d’explosions.
Une première trêve avait été instaurée mercredi soir, mais Kaboul a accusé son voisin pakistanais de l’avoir rompue avec des frappes sur son sol vendredi, ayant tué au moins dix civils.
Des sources de sécurité pakistanaises ont confirmé des "frappes aériennes de précision sur le sol afghan", visant une organisation armée.
Les autorités talibanes avaient assuré se réserver "le droit de répondre", mais avait demandé à ses forces de "s’abstenir de toutes nouvelles actions", "par respect pour l’équipe de négociateurs".
Questions migratoires et sécuritaires
"Les talibans n’ont pas d’intérêt à un conflit de grande envergure qui les ferait s’opposer à une force militaire largement supérieure. Cela les encourage vivement à approuver une trêve", analyse le chercheur américain Michael Kugelman, qui estime qu’"en même temps, le risque d’une nouvelle escalade demeure élevé". (...)
Au cœur des tensions bilatérales récurrentes : des questions migratoires, mais surtout sécuritaires. (...)