
Grand favori de la présidentielle sud-coréenne à un tour, Lee Jae-myung, le candidat du Parti démocrate (centre gauche), a été élu mardi président de la Corée du Sud face à son rival conservateur Kim Moon-soo. Son mandat a commencé dès l’annonce de sa victoire par la commission électorale, tôt mercredi.
Le nouveau président élu de Corée du Sud, qui prendra ses fonctions dès mercredi, a promis de "ne pas décevoir les attentes du peuple" et a lancé un appel à l’unité de son pays polarisé à l’extrême. (...)
Marchons ensemble", a lancé devant ses partisans en liesse cet ancien ouvrier de 60 ans.
Comme tout le long de sa campagne, Lee Jae-myung, qui a frôlé la mort l’an dernier après avoir été poignardé au cou dans la rue par un de ses détracteurs, s’exprimait derrière une vitre pare-balles et protégé par un gigantesque dispositif policier.
"Plus jamais les armes ne seront utilisées pour intimider le peuple"
Les électeurs de Corée du Sud se sont massivement rendus dans les bureaux de vote pour désigner leur nouveau chef de l’État et mettre fin à six mois de chaos politique causé par la tentative ratée de l’ex-président Yoon Suk-yeol, d’imposer la loi martiale. Le taux de participation a été de 79,4 %, le plus élevé depuis 28 ans. (...)
Yoon Suk-yeol a été destitué en avril, ce qui a déclenché la présidentielle de mardi. Il est actuellement jugé pour "insurrection", un crime passible de la peine de mort, et pour "abus de pouvoir".
"Plus jamais les armes (...) ne seront utilisées pour intimider le peuple dans le cadre d’un coup d’État militaire", a déclaré mercredi Lee Jae-myung.
Le président élu a également promis de "poursuivre le dialogue, la communication et la coopération" avec la Corée du Nord, avec qui les relations se sont tendues à l’extrême pendant la présidence de Yoon Suk-yeol.
Tourner la page après des mois de manifestations massives
L’annonce de la large victoire de Lee Jae-myung a été accueillie par une explosion de joie de ses partisans rassemblés devant le Parlement.
"Le chemin a été difficile", a déclaré à l’AFP Noh Min-young, 20 ans, qui a participé à de nombreuses manifestations pro-démocratie depuis décembre. "Je suis heureuse, j’ai l’impression qu’on a atteint le but pour lequel tant de gens se sont battus ces six derniers mois, en y consacrant leur temps, leur santé et leur argent dans la rue". (...)
Les Sud-Coréens espèrent tourner la page après des mois de manifestations massives et une succession inédite de présidents intérimaires.
Les milieux d’affaires, pour leur part, attendent avec impatience l’arrivée d’un président stable pour piloter la quatrième économie d’Asie, très dépendante de ses exportations, dans un environnement troublé par les guerres commerciales du président américain Donald Trump.