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Mediapart
Le combat quotidien des journalistes de Gaza pour empêcher un blocus médiatique
#Israel #Hamas #Palestine #Gaza
Article mis en ligne le 21 octobre 2023
dernière modification le 20 octobre 2023

Dans l’enclave palestinienne, les journalistes sont en première ligne et se mettent en danger pour informer. Les autorités israéliennes, de leur côté, font tout pour que les images ne sortent pas.

Le premier journaliste tué s’appelait Ibrahim Lafi. Il avait 22 ans seulement. Il est mort le samedi 7 octobre. Son corps a été retrouvé près de la barrière de séparation avec Israël. Comme toujours, il portait son gilet pare-balles bleu floqué « Press ».

Ibrahim Lafi avait collaboré avec Mediapart en janvier 2023 pour un reportage sur l’exil des jeunes Gazaouis. Depuis trois ans, il était le visage de l’un de ces nombreux jeunes journalistes gazaouis. Formés sur le terrain. C’est là qu’Ibrahim Lafi avait appris son travail : photojournaliste.

Depuis, huit autres journalistes sont morts en essayant de documenter la violence de cette offensive aérienne de l’armée israélienne. (...)

Abattu par le décès de son ami, Roshdi Sarraj a repris son appareil très vite. « Nous, les journalistes de Gaza, nous sommes terrorisés quand nous allons sur le terrain. Parce que nous laissons nos familles dans nos maisons et l’armée israélienne peut les prendre pour cibles », confie le Gazaoui. Sa fille vient à peine d’avoir un an. « Elle n’arrive plus à dormir », glisse le père de famille. (...)
En plus du danger, les journalistes palestiniens font face aussi à un énorme défi logistique : comment transmettre leurs photos, leurs images, leurs reportages ? Israël a imposé un siège total à la bande de Gaza. L’accès à Internet a été considérablement réduit. Il faut aussi trouver de l’électricité pour recharger les batteries des caméras, des appareils photo. Certains vont donc dans les hôpitaux pour se brancher sur les générateurs qui fonctionnent encore, ou ils utilisent les batteries de leurs voitures. S’ils ont encore une voiture… (...)

Black-out médiatique (...)

Selon le Syndicat des journalistes palestiniens, plus d’une cinquantaine de structures médiatiques ont été détruites. « Les autorités israéliennes sont en train d’imposer un black-out médiatique de la bande de Gaza en étouffant le journalisme, dénonce Jonathan Dagher, responsable du bureau Moyen-Orient de Reporters sans frontières (RSF). De nombreux journalistes ont dû évacuer leurs maisons sans papiers, sans matériel. D’autres n’ont plus de maison. Ils vivent dans la terreur et toutes ces conditions font qu’il est quasiment impossible pour eux de travailler. Recueillir les informations et les transmettre est de plus en plus compliqué et cela c’est intentionnel. » (...) (...)

Parmi les journalistes palestiniens de Gaza, de nombreuses femmes. Des photographes, surtout (...)

Parmi les journalistes palestiniens de Gaza, de nombreuses femmes. Des photographes, surtout (...)

« Je ne partirai jamais. Je sais qu’ils veulent que l’on quitte définitivement notre terre. Ils l’ont déjà fait en 1948. Donc je reste ici même si on risque de mourir. »