
Selon les chiffres des autorités italiennes, 1 600 migrants sont arrivés à Lampedusa ces cinq derniers jours. Pour Frontex, l’agence européenne des gardes-côtes, qui a participé à certains sauvetages en Méditerranée, "l’amélioration des conditions météorologiques" favorisent les départs en mer depuis les côtes nord-africaines.
"Avec l’amélioration des conditions météorologiques, nous avons constaté une augmentation des traversées dangereuses en Méditerranée centrale ces derniers jours", a tweeté Frontex, le 30 avril avant de détailler les opérations de secours. "Des bateaux italiens, lituaniens et danois [ont participé et] permis de secourir près de 400 personnes se trouvant à bord de cinq petites embarcations impropres à la navigation".
Selon l’agence européenne de surveillance des frontières, sept autres embarcations avec plus de 450 personnes en détresse ont également été secourues – grâce aux repérages effectués par les avions de Frontex. En tout, ces cinq derniers jours, entre le 26 et le 30 avril, 1 612 migrants sont arrivés sur la petite île italienne de Lampedusa.
D’après les données officielles italiennes, pour l’ensemble du mois d’avril 2025, ils sont 6 300 migrants à avoir débarqués à Lampedusa. Avec un pic de 899 arrivées comptabilisées le 6 avril. Un chiffre plus élevé qu’en 2024 sur la même période (4 700). (...)
Il n’est pas rare que l’agence européenne surveille la Méditerranée centrale. Elle le fait depuis des nombreuses années pour repérer les canots en détresse avant de les signaler aux autorités compétentes alentours (Malte, Italie, Libye, Tunisie, notamment) pour leur porter secours. Frontex avait même lancé un appel d’offres de plusieurs millions d’euros en août 2024 pour améliorer la détection des embarcations de migrants perdus au milieu de la mer et mieux lutter contre l’immigration clandestine. Dans le détail, cet appel concernait notamment l’achat de drones affectés à la surveillance maritime – bien que leur utilisation soit controversée.
Partage d’informations avec les gardes-côtes libyens (...)
l’agence est régulièrement pointée du doigt pour son manque de coopération avec les ONG en mer. Selon les navires humanitaires, Frontex serait plus prompte à partager ses informations avec les gardes-côtes libyens plutôt qu’avec eux.
Dans une enquête publiée en février 2024, le média allemand Der Spiegel avait montré que l’agence européenne donnait presque systématiquement les localisations des canots d’exilés en détresse en Méditerranée aux Libyens. Et ce, en dépit de la violence des autorités maritimes libyennes envers les exilés et de la torture bien documentée qui les attend dans les centres de détention en Libye. (...)
Au mois de juin 2024, les organisations Refugees in Libya et Front-LEX avaient déposé un recours afin que Frontex cesse sa surveillance aérienne de la Méditerranée centrale. Aux yeux des plaignants, l’agence se rend donc complice des crimes commis par le pays en leur livrant les coordonnées GPS des canots en détresse. (...)