
Ces derniers mois, B’Tselem a enquêté sur plusieurs incidents au cours desquels les forces israéliennes ont été documentées en train de profaner et de mutiler les corps de Palestinien·nes en Cisjordanie. De nombreuses images des combats en cours dans la bande de Gaza montrent que cette pratique est également omniprésente dans cette région. Il s’agit notamment d’écraser des corps avec des véhicules militaires, de ramasser et d’enterrer des corps à l’aide de bulldozers, et bien d’autres choses encore. La prévalence accrue de ces actions est une autre manifestation de la déshumanisation des Palestinien·nes dans l’opinion publique israélienne, un processus qui s’est rapidement accéléré depuis le début de la guerre en octobre 2023.
Le 19 septembre 2024, une vidéo montrant un groupe de soldats israéliens jetant les corps de quatre Palestiniens du toit d’un immeuble a été mise en ligne. Les Palestiniens ont été tués lors d’un échange de tirs avec les forces militaires, au cours d’un raid sur la ville de Qabatiyah, dans le district de Jénine. Contrainte de réagir après la diffusion de ces images par les principaux médias internationaux, l’armée israélienne a déclaré : « Il s’agit d’un incident grave qui n’est pas conforme aux valeurs de l’armée israélienne et à ce que l’on attend des soldats de l’armée israélienne. L’incident fait l’objet d’une enquête. » Les résultats de l’enquête, publiés environ deux mois plus tard, ont révélé que les commandants des soldats avaient autorisé leurs actions, qui étaient conformes à une directive du Shin Bet visant à ramener les corps en Israël. L’enquête a également montré que l’armée israélienne n’avait aucune réserve juridique ou morale quant à l’enlèvement de corps ou à l’utilisation du godet d’un bulldozer pour les déplacer de manière dégradante. Les images d’autres incidents au cours desquels des Palestiniens·ne ont été tué·es confirment que l’armée persiste dans ces pratiques.
Au-delà de l’abîme moral que cette pratique illustre, la profanation des corps et la spoliation des mort·es constituent également une violation du droit international et peuvent constituer un crime de guerre. (...)
Les interdictions explicites du droit international concernant la profanation et la détention de corps à des fins de marchandage, la longue histoire d’Israël en matière de traitement dégradant des corps des Palestinien·nes et la moralité humaine élémentaire auraient dû empêcher de telles pratiques effroyables. Cependant, la déshumanisation continue des Palestinien·nes, combinée au rejet par Israël des lois et normes internationales, a conduit non seulement à la poursuite de ces pratiques, mais aussi à leur expansion.
Précisions sur les incidents : voir le site de B’Tsele
https://www.btselem.org/video/20250428_israeli_troops_desecrating_palestinian_bodies_in_the_west_bank#full
Traduit avec DeepL.com (version gratuite)