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Brasil de fato (Traduction DeepL translator)
La Marche des femmes noires rassemble plus de 300 000 personnes à Brasilia pour réclamer réparation et bien-être
#femmes #femmesNoires #AmeriqueLatine #Bresil #bienVivre
Article mis en ligne le 3 décembre 2025
dernière modification le 1er décembre 2025

Le District fédéral est devenu le centre de la lutte des femmes noires en Amérique latine

Après dix ans, Brasilia est redevenue le centre de la lutte des femmes noires. Ce mardi 25 mars, selon les estimations de l’organisation, plus de 300 000 personnes ont occupé l’Esplanade des Ministères pour la 2e Marche nationale des femmes noires, une décennie après la mobilisation historique de 2015, cette fois sous le slogan « pour la réparation et le bien-vivre ». Venues de tout le pays et de plus de 40 nations, les femmes noires sont arrivées dans la capitale fédérale depuis la semaine dernière pour l’une des mobilisations politiques les plus importantes de la décennie. La nouvelle édition de la Marche nationale des femmes noires n’a pas seulement apporté le poids symbolique de la mémoire, mais aussi l’affirmation que le moment historique exige plus de protagonisme, plus de lutte contre le racisme institutionnel, plus de politiques publiques et plus d’espace de pouvoir pour celles qui soutiennent le pays et continuent d’être les plus touchées par les inégalités.

Le rassemblement a débuté à 8 heures au Musée national, suivi à 9 heures d’une séance solennelle au Congrès en hommage au rôle des femmes noires dans la démocratie brésilienne. Sur l’Esplanade, l’ambiance était à la rencontre, à la célébration, mais aussi à l’appel à la lutte. Des pas qui viennent de loin « Tout cela est le résultat du travail de ceux qui nous ont précédés », a déclaré la militante historique Ieda Leal, du Mouvement noir unifié (MNU), soulignant que les conquêtes d’aujourd’hui sont le fruit de plus de cinq cents ans de résistance. Pour elle, la marche est un message direct au pays : « Nous allons occuper tous les espaces, de l’association de quartier à la présidence de la République. » Le discours de Leda résume l’esprit de la rencontre : il s’agit d’une marche de continuité, et non d’un nouveau départ. Elle rappelle que le mouvement n’est pas né en 2015, mais qu’il est l’héritier de générations qui se sont battues sans être reconnues. « Nous avons déjà trop souffert. Aujourd’hui, ici, la marche est pour le bien-vivre, et c’est le bien-vivre de tout le monde, car nous n’avons aucune forme d’égoïsme », a-t-elle déclaré.

Représentant le royaume Luba Bakwa Luntu, dans le sud de la République démocratique du Congo, la reine Diambi Kabatusuila a souligné à Brasil de Fato DF la dimension historique et internationale de la Marche des femmes noires, affirmant que la violence n’est pas une réalité isolée au Brésil, mais un phénomène qui traverse les territoires et les siècles. Selon elle, « il n’y a pas de justice pour les femmes noires dans le monde, pas seulement au Brésil, mais aussi en Afrique, ce combat ne concerne pas uniquement le Brésil ». Elle a souligné que la mobilisation des femmes noires brésiliennes inspire et trouve un écho au-delà des frontières du pays. « Le Brésil montre qu’il est un modèle de résistance, un modèle de force, un modèle d’unité des femmes noires, pour montrer la force, la capacité à unir, à rassembler un pouvoir très important dans ce pays », a-t-elle ajouté. Pour elle, le mouvement est également une affirmation d’identité et d’ancrage : « je représente la force de notre passé, notre culture, notre héritage, pour montrer que nous sommes la résistance ».
 

Réparation et bien-vivre

La Marche s’organise autour d’un projet politique de société : le bien-vivre. Inspiré des conceptions latino-américaines et afro-diasporiques, ce concept défend une société communautaire qui privilégie les soins, la dignité, le respect, la souveraineté et les politiques collectives garantissant les droits fondamentaux. Rosilene Costa, du Mouvement des mères autonomes du District fédéral (Mama-DF), a souligné que cette marche se déroule à un moment politique chargé de mémoire et de douleur récente : « Nous avons subi un coup dur [en 2016] qui a touché la vie des gens d’une manière sans précédent, nous avons eu beaucoup de morts pendant cette période [depuis la pandémie], beaucoup de familles ont été déstructurées. » Pour Costa, la marche symbolise également une récupération historique. « Mais nous avons gagné, et quand je dis que nous avons gagné, je veux dire que les femmes noires ont gagné. Les femmes noires ont rétabli la démocratie, elles ont lancé une nouvelle marche et maintenant nous marchons pour obtenir réparation et bien vivre. » 

Elle a également affirmé que la réparation n’est pas abstraite : « La réparation réside dans le droit des femmes à avoir accès à des crèches, dans le droit des enfants à avoir des aires de jeux, dans le droit de vivre dans une ville agréable. » Les femmes noires pour le climat Les questions socio-environnementales ont également été mises en avant cette année. « La crise climatique est un sujet qui concerne effectivement les femmes noires, car ce sont principalement les communautés noires défavorisées, et en particulier les femmes, qui en subissent les conséquences », a déclaré Zézé Pacheco, du collectif Vozes Negras Pelo Clima da Bahia (Voix noires pour le climat de Bahia). Mme Pacheco a défendu l’idée qu’il ne suffit pas de reconnaître l’impact, il faut changer ceux qui décident. « Nous occupons peu d’espaces de décision. Nous devons inverser cette logique, ce modèle de développement dans une perspective de bien-vivre. » Elle a également souligné que le débat environnemental ne peut continuer à être mené par ceux qui ne subiront jamais le poids des inondations, des sécheresses, des catastrophes et des déplacements forcés. « Impliquer les femmes dans la discussion et garantir le financement nécessaire pour que les choses se réalisent est une condition fondamentale de la justice environnementale. »